Des supporters « agressés » au Vélodrome ? Newcastle dénonce leur traitement par la police à Marseille

• Deux jours après la défaite face à l’OM (2-1), Newcastle a dénoncé le « traitement inacceptable » infligé à ses fans par les forces de l’ordre.
• Le club anglais a demandé l’ouverture d’une enquête pour les présumés actes de violence de la police.
• La préfecture de police des Bouches-du-Rhône lui a répondu en livrant sa version des faits.

Ils garderont un piètre souvenir de Marseille. Huit ans et demi après les heurts violents entre supporters et contre les forces de l’ordre en marge du match Angleterre-Russie, à l’Euro 2016, l’accueil des fans anglais dans la cité phocéenne fait à nouveau jaser. Newcastle a publié, jeudi 27 novembre, un communiqué (nouvelle fenêtre) au vitriol pour se plaindre du traitement réservé à ses supporters après la défaite face à l’OM (2-1) (nouvelle fenêtre), mardi 25 novembre, en Ligue des champions.

« Nous allons faire part officiellement de nos préoccupations à l’UEFA, à l’Olympique de Marseille et à la police française concernant le traitement inacceptable infligé à nos supporters par la police au Stade Vélodrome à l’issue du match », a annoncé le club du nord de l’Angleterre. 

Un usage excessif et disproportionné de la force

La direction de Newcastle

« Malgré le résultat décevant, nos supporters ont gardé le moral et ont attendu patiemment et sans incident pendant la période de retenue », ont relaté les Magpies, expliquant que, pour « assurer leur sécurité » à la sortie du Vélodrome, il était « prévu de déplacer 500 fans à la fois, sous escorte policière. » Mais « une fois le premier groupe de supporters libéré, la police a fait un usage excessif et disproportionné de la force pour empêcher le reste de nos fans de progresser », a dénoncé la direction de l’actuel 14ᵉ de Premier League. 

« Elle a notamment utilisé du gaz poivre, des matraques et des boucliers, et de nombreux supporters ont été agressés sans discernement par les forces de l’ordre », a-t-elle accusé. « De nombreux supporters étaient visiblement bouleversés, notamment dans la partie supérieure du secteur visiteurs, où des bousculades sont devenues évidentes. »

La police a eu une attitude bienveillante tout au long du dispositif

La préfecture de police des Bouches-du-Rhône

« Les supporters qui quittaient le stade ont, à juste titre, fait part de leur détresse, de leur frustration et de leur colère à notre personnel, et nous avons par la suite reçu des témoignages très préoccupants de supporters présents sur place », ont fait savoir les dirigeants anglais, en référence à la multitude de récits de fans. L’un d’eux a raconté au Telegraph (nouvelle fenêtre) avoir « été traité comme un animal par la police à Marseille ». 

Une version contredite par la préfecture de police des Bouches-du-Rhône. « L’objectif du dispositif de sécurité a été atteint : pas d’agression ou de heurts entre supporters hormis un fait isolé ailleurs dans la ville plus tard dans la nuit. (…) La police a eu une attitude bienveillante tout au long du dispositif », a-t-elle réagi auprès de La Provence (nouvelle fenêtre), en reconnaissant un léger incident dans le secteur des Toons. « À un moment précis, sur la fin du dispositif, (…) un mouvement de foule a nécessité une intervention des CRS et l’un d’eux a fait usage de manière très ponctuelle d’une gazeuse ce qui a incommodé pendant quelques minutes une vingtaine de supporters. Hormis cet événement, il n’y a pas eu de recours à la force et le dispositif s’est bien déroulé. Aucun blessé et aucune plainte rapportée suite à cet événement. »

Malgré les dénégations des autorités, Newcastle a dit avoir « demandé à l’UEFA, à l’Olympique de Marseille et aux autorités locales d’enquêter officiellement sur cette affaire afin de tirer les leçons de cet incident et d’éviter que ce comportement ne se reproduise. » Un épisode qui réveille, dans une moindre mesure, le traumatisme sécuritaire et organisationnel autour du choc Liverpool-Real Madrid (0-1) lors de la finale 2022 de la Ligue des champions.