- La dette de la France a atteint un niveau record cette semaine, à plus de 3.400 milliards d’euros.
- Un chiffre si titanesque qu’il en perd toute signification.
- Une équipe de TF1 vous aide à le comprendre.
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La France vit-elle au-dessus de ses moyens ?
C’est un compteur qui tourne à pleine vitesse. Selon les chiffres de l’INSEE publiés ce jeudi, la dette publique française a atteint 115,6% du produit intérieur brut fin juin, soit près de 3.416,3 milliards d’euros. Un chiffre titanesque, taxé de « malédiction immédiate »
par l’ex-Premier ministre.
Près de 50.000 euros par Français
Avec autant de zéros, tout devient flou et beaucoup ont du mal à matérialiser l’ampleur de cette dette. Concrètement, si on la ramène à chaque Français, elle s’élève à 49.563 euros par citoyen. Un chiffre calculé par les équipes du 20H de TF1 dans le reportage visible en tête de cet article, en faisant le ratio entre le montant total de la dette et le nombre de Français. Pour un ménage de quatre personnes, la dette française équivaut donc à près de 200.000 euros.
Mais plus inquiétant encore, cette somme ne cesse de grossir. Elle a même gonflé de 70,9 milliards d’euros entre avril et juin, soit 5.000 euros par seconde. Ainsi, pour cette même famille, cela représentait 193.000 euros l’an dernier, et même seulement 98.000 euros en 2010.
Le déficit budgétaire en cause
Mais pourquoi ce déficit augmente-t-il autant ? La réponse réside dans le déséquilibre entre les recettes et les dépenses de l’État. Ainsi, les taxes et impôts prélevés ne suffisent pas à équilibrer le niveau des dépenses, comme l’éducation ou la santé.
Pour l’économiste Anne-Laure Delatte, interrogée dans notre reportage, il s’agit du résultat d’une « stratégie économique mise en place à partir de 2017 et qui a consisté à réduire les impôts. Automatiquement, ça a réduit les recettes qui sont rentrées dans les caisses »
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La stratégie de réduction d’impôts a réduit les recettes
La stratégie de réduction d’impôts a réduit les recettes
Anne-Laure Delatte, économiste et directrice de recherche au CNRS
D’autant que face à une telle situation, les prêteurs de la France pourraient forcer le pays à faire des économies drastiques, alors que Fitch a abaissé la note de la France mi-septembre. Kit Yeung, la directrice des notations souveraines de l’agence, avait alors confié auprès de TF1 (nouvelle fenêtre) craindre que la situation ne s’arrange pas, car « les coûts de financement plus élevés viennent alourdir encore la facture »
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Pour François Lenglet, éditorialiste économie de TF1-LCI, des cures d’austérité ne sont pas à écarter, comme en Grèce. Le pays hellénique « a baissé les salaires de l’ordre de 10 à 15% (…) et allongé considérablement la durée de la carrière de cinq années de travail supplémentaire »
, détaille-t-il. Pour l’heure en France, le nouveau chef du gouvernement Sébastien Lecornu continue ses consultations, dans le but de trouver une majorité de compromis.