Deux militaires de 19 et 21 ans ont été condamnés, lundi 29 avril à Strasbourg, à deux ans de prison, dont un an ferme, mais sans mandat de dépôt, pour l’agression d’une personne homosexuelle qu’ils ont rouée de coups.
Les deux hommes, fraîchement engagés au 152e régiment d’infanterie de Colmar et qui encouraient dix ans de prison, ont comparu détenus lors d’une comparution immédiate. Le tribunal s’est montré plus clément que le ministère public, qui avait requis trois ans de prison, dont deux ans ferme. Le représentant du parquet, Eric Haeffele, avait dénoncé « une agression d’une rare violence » et « totalement gratuite ».
Alexis Coutelle, 19 ans, et Temoana Teautoua, 21 ans étaient poursuivis pour des violences sur la victime, un Strasbourgeois de 28 ans, mais seul le premier était poursuivi pour les injures homophobes. M. Teautoua était pour sa part poursuivi pour le vol avec violence de la sacoche de la victime qui contenait de l’argent et deux téléphones portables.
Injures homophobes
L’agression s’est déroulée samedi avant l’aube, entre 4 heures et 5 heures, dans le centre de Strasbourg. Après avoir eu maille à partir avec deux autres personnes, les deux militaires, qui finissaient une soirée arrosée − Alexis Coutelle présentait un taux d’alcoolémie de 1,60 gramme dans le sang − ont roué de coups la victime, étrangère à la première rixe, mais qui avait tenté de s’interposer.
Alexis Coutelle a notamment abreuvé la victime d’injures homophobes, tout en insistant sur son statut de « militaire », selon des témoignages. La victime, présente à l’audience, souffre notamment d’un traumatisme crânien, d’un tympan percé et de dents déchaussées. L’homme s’est vu prescrire une ITT de dix jours.
Dans le box vitré, vêtus du même sweat-shirt gris, mains jointes dans le dos, les deux jeunes militaires ont reconnu les faits et présenté des excuses à leur victime. Le tribunal a également prononcé à leur encontre une obligation « de soigner au plus vite » leur « impulsivité », selon le président Marc Picard. Ils n’ont pas le droit d’entrer en contact avec la victime ni de paraître à Strasbourg pendant trois ans. Il leur est également interdit de détenir une arme pendant cinq ans.