L’Américaine Jeanne Gang est fière des brise-soleil en pierre qui protègent le nouveau siège de l’antenne française de l’université de Chicago, à Paris. Clin d’œil au vieux Paris et à celui d’Haussmann, ce rideau de colonnes blanchâtres occulte le bois de la façade. Reflétant la structure, elle aussi en bois, du bâtiment, ce dernier était un élément fort du projet. C’est un des paradoxes de ce matériau : érigé en symbole de vertu environnementale, il est considéré sur le plan esthétique avec condescendance.
Ce n’est pas le seul. L’architecte originaire de Chicago, dont ce campus vertical est le premier projet réalisé en France, dit avoir choisi le bois pour en réduire l’empreinte carbone. Mais elle admet qu’il a, en partie, été importé d’Autriche. Construit au-dessus d’une bouche de RER, le bâtiment repose sur un socle de béton et des boîtes à ressort. La structure qui s’y superpose, agencement de planchers en CLT (bois lamellé croisé) et de poutres en lamellé-collé, s’articule autour d’un vaste escalier où la lumière s’engouffre littéralement de toute part. Un design soigné, de grandes ouvertures percées partout où c’est possible, un toit-terrasse offrant une vue fantastique sur le quartier et un petit jardin intérieur font le reste. C’est simple, sans ostentation, mais pas tout à fait dépourvu d’âme. Le bois n’y est pas pour rien : matériau vivant, il joue pleinement ici son rôle de créateur d’atmosphère.
Il vous reste 60.95% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.