« Je souhaite savoir pourquoi tout cela s’est passé. » Une inspection sur le fonctionnement du centre pénitentiaire d’Aix-Luynes va être diligentée par le ministère de la justice, a annoncé mercredi 9 octobre le garde des sceaux, Didier Migaud, après la mort d’un adolescent de 15 ans et d’un homme de 36 ans à Marseille sur fond de violences liées au trafic de stupéfiants. « J’ai décidé d’une inspection confiée à l’inspection générale de la justice concernant le fonctionnement de ce centre pénitentiaire », a déclaré le ministre en réponse à la sénatrice Marie-Arlette Carlotti (PS), qui l’a interpellé lors de la séance de questions au gouvernement.
Un adolescent de 15 ans a été tué à Marseille le 2 octobre, « lardé de 50 coups de couteau » et « brûlé vif », alors qu’il effectuait un contrat pour lequel il avait été recruté, via les réseaux sociaux, par un homme de 23 ans détenu au centre pénitentiaire de Luynes, près d’Aix-en-Provence. Deux jours plus tard, un homme de 36 ans, victime collatérale de la guerre des gangs à Marseille, a été tué par un garçon de 14 ans qui avait été recruté par le même détenu de Luynes pour venger la mort du jeune de 15 ans.
Cet homicide était supposé être une vengeance de celui de mercredi, mais s’était soldé par la mort d’une personne totalement extérieure à cette guerre des gangs. « Il est évident que la poursuite d’activités criminelles depuis la détention n’est pas admissible », a ajouté M. Migaud, assurant vouloir poursuivre la lutte contre la circulation « d’objets illicites en prison ».
« Le piège du narcotrafic »
Didier Migaud a également annoncé son intention de se « rendre prochainement » dans la cité phocéenne, une visite qu’il effectuera conjointement avec le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau.
Il a en outre assuré que l’examen de la proposition de loi « visant à sortir la France du piège du narcotrafic », déposée au Sénat en juillet, était « seulement reporté ». « Je souhaite, comme vous, que nous puissions, avant la fin de l’année, débattre de cette proposition », a-t-il affirmé, précisant que ce temps lui permettrait d’« expertiser » toutes les mesures prévues par le texte.
La situation à Marseille met en lumière les défis liés à la sécurité et au trafic de stupéfiants, nécessitant des actions concertées des autorités pour endiguer ces phénomènes.