L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR
Il y a des gestes au cinéma qui nous mettent au diapason d’un personnage : un jeune homme pose un 33-tours sur une platine, écoute quelques notes, et tout un monde se révèle. Le passé, celui de son père disparu dans des conditions troubles, se mêle au présent : que faire de sa vie quand on a 18 ans ? Y voir clair, sortir de l’obscurité, prendre le bon chemin : on pourrait multiplier les métaphores à propos de Disco Afrika. Une histoire malgache, de Luck Razanajaona, né à Madagascar, dont les tableaux en clair-obscur accompagnent les tâtonnements de Kwame (Parista Sambo), jeune homme tiraillé entre l’argent facile et le militantisme dans l’île du sud-est de l’Afrique.
Dans les eaux sombres d’une rivière, deux jeunes malgaches, éclairés par leur lampe frontale, cherchent des saphirs en espérant ne pas être découverts par les militaires. C’est pourtant ce qui arrive, l’ami d’enfance de Kwame est tué d’une balle. Kwame rentre au bercail, dans la ville portuaire de Tamatave, ramenant le corps du défunt et retrouvant sa mère, qui vit seule. L’esprit brouillé, le cœur lourd, il retrouve un sens à la vie en cherchant à comprendre la disparition de son père, ancien musicien et militant, assassiné à l’issue d’une manifestation.
Il vous reste 59.13% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
