Disiz, de son vrai nom Serigne M’Baye Gueye, attend patiemment à la terrasse d’un café du 10e arrondissement de Paris, près de là où il habite désormais. A 47 ans, il publie son quatorzième album, où il ne rappe presque plus. Seulement sur deux morceaux sur les vingt qu’en contient son nouveau disque raffiné et délicat, On s’en rappellera pas. Il y chante ses amours, ses désillusions sur la société, et sa tendresse pour les autres.
Ce n’est pas la seule chose qui a changé dans la vie de cet artiste qu’une nouvelle génération découvre au fil de ses collaborations avec Damso – Rencontre en 2022 – ou avec la chanteuse Theodora, aujourd’hui, dans le refrain du tube Melodrama : « Je suis comme un son que t’aurais pas Shazam » – en référence à l’application de reconnaissance musicale.
Avant, pour rencontrer le rappeur, il fallait soit se rendre dans sa maison de disques dans les beaux quartiers soit prendre le RER D pour sa banlieue à Evry, là où il vivait encore avec ses cinq enfants et sa femme, épousée alors que sa carrière explosait avec le rap humoristique J’pète les plombs (2000), 500 000 singles vendus. Ses copains l’avaient surnommé « la Peste ». Depuis, le surnom a disparu de son nom d’artiste, tout ce qui emprisonnait sa création, aussi : le milieu anxiogène du quartier, les décisions prises trop jeune, les diktats de l’industrie. Récit d’une libération.
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