Le rugbyman de 17 ans avait été emporté en mer en août dernier, lors d’une séance de récupération organisée sur une plage réputée dangereuse d’Afrique du Sud.
Dans le cadre de l’enquête pour homicide involontaire, l’ancien manageur de l’équipe de France de rugby des moins de 18 ans, qui encadrait le jeune homme, a été placé en garde à vue.
En octobre, il avait porté plainte pour dénonciation calomnieuse, après avoir été mis en cause dans une enquête interne de la Fédération française de rugby.
Huit mois après la disparition en mer du jeune sportif, les investigations prennent un tournant. L’ex-manager de l’équipe de France de rugby des moins de 18 ans, encadrant du jeune Medhi Narjissi emporté au large en Afrique du Sud l’été dernier (nouvelle fenêtre), a été placé mardi en garde à vue dans le cadre de l’enquête pour homicide involontaire, a-t-on appris de source policière.
Stéphane Cambos est entendu à Agen par des policiers de la Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS), a précisé à l’AFP cette source. Ils agissent sous commission rogatoire dans le cadre de l’information judiciaire ouverte pour homicide involontaire par un juge d’instruction d’Agen après la disparition de Medhi Narjissi, 17 ans, lors d’un stage de la sélection française U18 en Afrique du Sud, a indiqué le parquet local à l’AFP, confirmant des informations du quotidien Sud Ouest.
Le jeune homme avait été emporté par les flots lors d’une séance de récupération organisée sur une plage réputée dangereuse en août près du Cap de Bonne-Espérance. Il y était présent pour un tournoi international, aux côtés de son équipe.
L’ex-manager assure ne pas avoir donné son accord pour la baignade
L’enquête sur la disparition en mer du rugbyman a été requalifiée en octobre dernier en homicide involontaire. L’information judiciaire, menée auparavant pour disparition inquiétante, vise désormais à « établir si une ou des maladresses, une ou des imprudences, une ou des inattentions, une ou des négligences, un ou des manquements à une obligation de sécurité ou de prudence » ont pu être commis, avait à l’époque précisé le procureur d’Agen Olivier Naboulet dans un communiqué. Le parquet avait été saisi fin août par la famille de Medhi Narjissi (nouvelle fenêtre).
Me Édouard Martial, avocat de ses proches, avait alors salué le passage « à une étape supérieure » dans les investigations. « Ça veut dire que des responsabilités peuvent être dégagées avec les conséquences que nous connaissons, c’est-à-dire une éventuelle comparution devant un tribunal correctionnel », avait-il indiqué à un correspondant de l’AFP.
La Fédération française de rugby (FFR) avait, elle, mis en cause, dans un rapport d’enquête interne, l’encadrement des U18 présent lors du rassemblement (nouvelle fenêtre). « La décision d’organiser une séance de récupération dans l’eau sur la plage de Dias Beach a été prise sans considérer la dangerosité du site », avait-elle notamment estimé. Après ce drame, les conseillers techniques sportifs de l’équipe des U18 ont « été suspendus à titre conservatoire » par le ministère des Sports à la demande de la fédération.
L’ex-manager Stéphane Cambos avait répliqué en déposant plainte en octobre pour dénonciation calomnieuse. Son avocat Me Arnaud Dupin avait estimé dans une interview à Sud-Ouest que la FFR avait tenté de « clouer au pilori » son client pour lui faire porter la responsabilité de la disparition du jeune international. Il a assuré que la baignade avait été « organisée à (l’)insu » de l’encadrant, qui était intervenu en descendant sur la plage. « C’est à ce moment que le préparateur physique et ceux qui étaient autour ont stoppé cette séance », avait-il alors affirmé, montrant selon lui que l’ancien manager n’était « pas d’accord ».