Christophe, 50 ans, est sorti du chômage en suivant une formation pour devenir pâtissier. Riwan, un intermittent du spectacle de 30 ans, a pu se payer son permis de conduire, indispensable pour les tournées. Valérie, 30 ans, a financé sa reconversion dans le secteur de la petite enfance. Leur point commun ? Tous racontent sur le site du ministère du travail et de l’emploi qu’ils ont pu évoluer professionnellement grâce au congé personnel de formation (CPF) dont le ministère célébrait les dix ans d’existence par un colloque qui s’est tenu fin novembre 2024.
Créé par la loi du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, ce dispositif, entré en vigueur en 2015, était une petite révolution : le CPF a placé l’individu au centre et redonné la main aux actifs sur leur formation, en leur accordant des droits rechargeables, qui se conservent en changeant d’employeur.
Géré par la Caisse des dépôts, avec la plateforme Mon compte formation, qui donne accès à 200 000 formations proposées par quelque 14 000 organismes, ce dispositif n’a cessé de gagner en popularité. En cumulé depuis 2015, 9,7 millions de formations ont été validées et 15,8 milliards d’euros ont été dépensés dans le CPF.
De plus en plus nombreux, les bénéficiaires optent pour des sessions plus courtes, moins chères et plus accessibles. Sur la période 2020-2024, la part des apprenants peu ou pas diplômés grimpe à 18 %, celle des non-cadres à 82 %. Les stages les plus prisés concernent en premier lieu le domaine des transports, de la manutention et du magasinage. Vient ensuite tout ce qui a trait au développement des capacités d’orientation, d’insertion ou de réinsertion sociales et professionnelles, suivi des langues vivantes.
Fraudes et abus
Revers de son succès, de nombreux abus et fraudes ont entaché le CPF : possibilité de financer le permis deux-roues pour une grosse cylindrée, formations bidon, démarchages abusifs, siphonnages de comptes… Ces dérives, qui ont coûté cher aux finances publiques, ont amené l’Etat à réagir avec la publication, le 31 décembre 2024, d’un décret qui prévoit à nouveau de renforcer le contrôle des organismes de formation.
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