Le porte-parole du Croissant-Rouge palestinien a annoncé mercredi 28 août à l’Agence France-Presse (AFP) que dix Palestiniens avaient été tués dans le nord de la Cisjordanie, où l’armée israélienne a dit mener « une opération de contre-terrorisme » sans fournir plus de détail.
Deux Palestiniens ont été tués dans la ville de Jénine, quatre autres dans le bombardement d’une voiture dans un village proche, et quatre encore dans un camp de réfugiés près de la ville de Tubas, a précisé Ahmed Jibril, porte-parole du Croissant-Rouge. Il ajoute avoir recensé jusqu’ici « 15 blessés ».
« Les deux morts de Jénine ont été transférés à l’hôpital de Jénine », a-t-il détaillé. « Quatre Palestiniens tués dans le bombardement de leur voiture au sud de Jénine et deux [des] Palestiniens tués dans le camp de réfugiés d’Al-Faraa ont été transférés à l’hôpital turc de Tubas », a-t-il ajouté. « Deux autres Palestiniens, des frères âgés de 13 et 17 ans, ont été tués dans une maison du camp d’Al-Faraa et [les secours] ne peuvent récupérer leurs corps pour le moment », a-t-il poursuivi.
Les services d’ambulance palestiniens accusent régulièrement l’armée israélienne de les empêcher d’accéder aux morts et aux blessés lors de ses raids.
Attaques simultanées
Les incursions israéliennes dans des zones autonomes palestiniennes sont quotidiennes en Cisjordanie. Il est cependant rare qu’elles soient menées simultanément dans plusieurs villes comme ce fut le cas dans la nuit de mardi à mercredi. Ces dernières semaines, les opérations israéliennes en Cisjordanie se sont concentrées sur le nord du territoire, où les groupes armés en lutte contre Israël sont particulièrement actifs.
L’armée israélienne a annoncé avoir tué lundi soir cinq Palestiniens dans un raid aérien sur le camp de réfugiés de Nour Shams de Tulkarem. Elle a précisé mercredi avoir à cette occasion notamment « éliminé Jibril Jibril, impliqué dans des activités terroristes à Tulkarem et Kalkiliya, qui avait été libéré en novembre dans le cadre de l’accord » d’échanges d’otages emmenés le 7 octobre à Gaza contre des prisonniers palestiniens incarcérés par Israël.
Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, plus de 650 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie par l’armée israélienne ou des colons, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles palestiniennes, et au moins 20 Israéliens parmi lesquels des soldats dans des attaques palestiniennes ou lors d’opérations de l’armée en zone autonome palestinienne, selon les données officielles israéliennes.
« Annexer la Cisjordanie »
Le Jihad islamique, mouvement islamiste palestinien allié du Hamas, particulièrement implanté dans les camps de réfugiés du nord de la Cisjordanie, a dénoncé une « guerre ouverte de l’occupant » israélien. « Avec cette agression qui vise à transférer le poids du conflit à la Cisjordanie, l’occupant veut imposer un nouvel état de fait sur le terrain pour annexer la Cisjordanie », a-t-il accusé dans un communiqué.
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De son côté, le Hamas, dont la popularité a grimpé en Cisjordanie depuis le début de la guerre à Gaza autant que chutait celle de son rival, l’Autorité palestinienne, appelle régulièrement la Cisjordanie à se « soulever ».
Il l’a fait de nouveau mardi soir, exhortant les trois millions de Palestiniens de Cisjordanie à répondre à une nouvelle polémique lancée la veille par Itamar Ben Gvir, ministre de la sécurité intérieure d’Israël, d’extrême droite, qui appelle ouvertement à annexer la Cisjordanie.
M. Ben Gvir avait suscité l’ire de nombreuses capitales arabes et de l’Organisation de la coopération islamique en remettant en question le bien-fondé du statu quo sur l’esplanade des Mosquées de Jérusalem, disant qu’il s’y verrait bien construire une synagogue.