Il a toujours le verbe haut et soigné, ce mélange de flamboyance et de pédagogie pour raconter un monde toujours plus anxiogène. A 71 ans, Dominique de Villepin vit une seconde jeunesse politique, servi par une riche actualité internationale. Ces dernières semaines, l’auteur d’une trilogie sur Napoléon a réalisé une percée spectaculaire dans les baromètres de popularité. De quoi rêver d’un Austerlitz ou d’un Marengo à l’élection présidentielle de 2027 ? L’ancien premier ministre de Jacques Chirac (2005-2007) laisse l’idée, flatteuse, prospérer. Mais s’il existe un endroit où personne ne croit à cette charge sabre au clair sur l’Elysée, c’est bien à droite. Sa famille politique. Sauf que Dominique de Villepin n’a jamais été encarté chez Les Républicains (LR).
Loin des yeux et loin du cœur, donc. « Honnêtement, personne ne nous parle de lui sur le terrain », confie le député LR du Val-de-Marne Vincent Jeanbrun. Encore moins dans le contexte d’une campagne pour la présidence du parti (17-18 mai). L’ancien diplomate observe en surplomb le duel entre Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez, deux nuances d’une droite de plus en plus obsédée par la question identitaire et glissant sur une pente trumpiste. « Aux Etats-Unis, la bataille identitaire est devenue le moyen de contrôle, et malheureusement on observe une contagion en Europe, explique au Monde Dominique de Villepin. Tout le discours du ministre de l’intérieur [Bruno Retailleau] est fondé sur cette stratégie de l’agitation identitaire. »
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