Profitant d’une tribune lors du forum d’investissement américano-saoudien depuis Riyad, en Arabie saoudite, Donald Trump a annoncé la levée de l’ensemble des sanctions américaines contre la Syrie, mardi 13 mai, au cœur de sa tournée au Moyen-Orient. « Je vais ordonner l’arrêt des sanctions contre la Syrie pour leur donner une chance de grandeur », a déclaré le président américain. L’audience, notamment constituée du prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salman, d’Elon Musk et de Jeff Bezos, s’est levée pour l’applaudir pendant plusieurs secondes.
« Ah, tout ce que je ferai pour le prince héritier », a lancé Donald Trump, déclenchant des rires dans l’assistance. « Les sanctions étaient brutales et écrasantes, elles ont été très importantes à l’époque mais, maintenant, c’est leur moment [aux Syriens] de briller (…) Je dis à la Syrie : “Bonne chance !” », a-t-il poursuivi.
Cité par l’agence officielle syrienne SANA, le ministre des affaires étrangères syrien, Assaad Al-Chaibani, a salué cette décision, qui constitue, selon lui, un « tournant décisif » pour son pays, alors que la Syrie se dirige « vers un avenir de stabilité, d’autosuffisance et de véritable reconstruction après des années de guerre destructrice ».
Le président américain « saluer[a] » le président syrien, Ahmed Al-Charaa, mercredi, pendant sa visite officielle à Riyad, a annoncé, peu avant, un haut responsable américain.
Un pays exsangue par 14 ans de guerre civile
Donald Trump avait affirmé, la veille, que les Etats-Unis pourraient alléger les sanctions contre la Syrie pour aider le pays à prendre « un nouveau départ », après le renversement en décembre du président Bachar al-Assad par une coalition islamiste. Le large éventail de sanctions américaines contre la Syrie, en vigueur depuis des décennies et fortement renforcées sous le pouvoir de M. Al-Assad, pèsent lourdement sur l’économie du pays, exsangue après quatorze années de guerre civile. Selon l’ONU, 90 % des Syriens vivent sous le seuil de pauvreté.
Nommé président par intérim après l’offensive menée par sa coalition islamiste, M. Al-Charaa déploie désormais une intense activité diplomatique, auprès des pays arabes mais aussi occidentaux, notamment pour la levée des sanctions.
L’Union européenne, le Royaume-Uni et le Canada avaient déjà assoupli leurs sanctions, intensifiées pendant la guerre civile syrienne. Les Etats-Unis avaient pourtant jusque-là temporisé, en disant souhaiter d’abord voir comment les nouvelles autorités exerçaient leur pouvoir, notamment en matière de respect des droits humains et des minorités.
Dans un rapport publié en février, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) estimait qu’au rythme de croissance actuel, la Syrie ne retrouverait pas son niveau économique de 2010 avant 2080.