La Maison Blanche de Donald Trump peut, pour le moment, bloquer l’accès des journalistes de l’agence Associated Press à certaines zones au plus près du président américain, a jugé, vendredi 6 juin, une cour d’appel. Cette décision, qui infirme un jugement de première instance, constitue une victoire pour le républicain, lancé dans une guerre ouverte contre les grands médias traditionnels. Le président a ainsi salué une « grande victoire » sur son réseau Truth Social.
Pilier du journalisme aux Etats-Unis, AP avait été exclue en février du bureau Ovale et de l’avion présidentiel Air Force One pour son refus de se conformer à la nouvelle appellation du golfe du Mexique, rebaptisé « Golfe d’Amérique » par un décret signé par Donald Trump.
L’agence, dénonçant une atteinte à la liberté de la presse, avait porté plainte et l’avait emporté en première instance, un juge sommant la Maison Blanche de rétablir son accès. Mais, saisie par l’exécutif, une cour d’appel a suspendu vendredi ce jugement et donné raison à Donald Trump, le temps que la procédure judiciaire aille à son terme.
« Ces espaces présidentiels restreints ne sont pas des lieux protégés par le Premier amendement » de la Constitution américaine, qui protège la liberté de la presse et d’expression, relève le jugement. « Le pouvoir de déterminer, y compris en fonction du point de vue, quels journalistes y seront admis est à la discrétion de la Maison Blanche », écrivent encore les deux magistrats de la cour d’appel de la capitale dans leur décision.
Avec la décision de vendredi, « nous allons continuer à étendre l’accès aux nouveaux médias afin que davantage de personne puissent couvrir le gouvernement le plus transparent de l’histoire de l’Amérique, plutôt que les médias traditionnels défaillants », a réagi sur X Karoline Leavitt, la porte-parole de la Maison Blanche.
Un bras de fer inédit entre la Maison Blanche et la presse
L’agence Associated Press, fondée en 1846, emploie plus de 3 000 personnes à travers le monde et est très influente aux Etats-Unis, où ses dépêches et photographies sont reprises par de très nombreux titres de presse à travers le pays.
Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump et ses proches ont attaqué sur plusieurs fronts la presse qu’ils qualifient de « traditionnelle » à coup de procédures judiciaires et de coupes budgétaires affectant les médias publics, accusés d’être marqués à gauche.
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Dans le même temps, le service de presse de la Maison Blanche a donné un large accès au président à nombre d’influenceurs sympathisants du républicain, construisant ainsi autour de lui une chambre d’écho médiatique de plus en plus vaste.