Le président américain, Donald Trump, et son homologue brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, se sont affrontés, lundi 7 juillet, au sujet de Jair Bolsonaro, le prédécesseur de Lula qui est jugé pour tentative présumée de coup d’Etat.
M. Trump a ouvert les hostilités en appelant les autorités du Brésil à « laisser tranquille » Jair Bolsonaro, fustigeant une « chasse aux sorcières » contre l’ancien président brésilien (2019-2022). « Il n’est coupable de rien, mis à part de s’être battu pour LE PEUPLE », a déclaré M. Trump sur la plateforme Truth Social.
Le parquet brésilien accuse M. Bolsonaro d’avoir été le « leader d’une organisation criminelle » ayant conspiré pour son maintien au pouvoir quel que soit le résultat de la présidentielle d’octobre 2022, finalement remportée par le leader de gauche Lula. L’ex-dirigeant d’extrême droite encourt une peine pouvant aller jusqu’à quarante ans de prison s’il est condamné lors du procès devant la Cour suprême, qui pourrait s’achever dans les prochains mois.
« Ce n’est ni plus ni moins qu’une attaque contre un opposant politique et je parle en connaissance de cause », a écrit M. Trump, qui a lui aussi eu maille à partir avec la justice avant d’être élu pour un deuxième mandat en novembre 2024. « Je vais observer de très près la CHASSE AUX SORCIÈRES contre Jair Bolsonaro, sa famille et des milliers de ses soutiens. Le seul procès qui devrait avoir lieu est le procès devant les électeurs du Brésil », a-t-il tonné.
M. Bolsonaro, 70 ans, est inéligible jusqu’en 2030 en raison de ses attaques sans preuves contre le système d’urne électroniques en vigueur dans le pays, mais il espère encore faire annuler cette condamnation pour se présenter à la présidentielle l’an prochain.
« Personne n’est au-dessus de la loi »
La réplique de Lula n’a pas tardé. Au beau milieu du sommet des BRICS, le bloc des pays émergents, qu’il accueille à Rio de Janeiro, il a publié un communiqué lapidaire : « Nous sommes un pays souverain. Nous n’acceptons pas d’interférence ou de tutelle de qui que ce soit. » « La défense de la démocratie au Brésil est un sujet qui revient aux Brésiliens, a ajouté le chef de l’Etat brésilien. Personne n’est au-dessus de la loi. En particulier ceux qui attentent à la liberté et à l’Etat de droit. »
De son côté, M. Bolsonaro a exprimé sa « grande joie » et a remercié son « ami » Donald Trump pour son soutien. « Merci d’exister et de nous donner un exemple de foi et de résilience, a-t-il écrit sur X. Ce procès auquel je réponds est une aberration juridique, une claire persécution politique, perçue par tous les gens de bon sens. »
Le camp Bolsonaro affiche sa proximité avec le locataire de la Maison Blanche. C’est le cas en particulier du député Eduardo Bolsonaro, un des fils de l’ex-président, qui s’est exilé aux Etats-Unis il y a plusieurs mois pour intercéder en faveur de son père auprès des autorités américaines. « Ce que je peux dire, c’est que ce ne sera pas la seule nouveauté venue des Etats-Unis », a réagi lundi Eduardo Bolsonaro sur les réseaux sociaux.