On ne peut comparer les institutions politiques de la Russie et des Etats-Unis ni le mode d’accès au pouvoir de leurs deux présidents. Cependant, Donald Trump et Vladimir Poutine ont en commun d’être à la tête de deux des plus grandes puissances mondiales, de partager un nationalisme identitaire et un autoritarisme avéré, redéfinissant les relations internationales et remettant en question les valeurs démocratiques d’une manière sidérante.
Par-delà l’histoire religieuse de leurs Etats respectifs qui entraînent un lien différencié au politique, on peut encore rapprocher leur façon de se poser en défenseurs du christianisme. Arguant de cette attitude, ils se vantent paradoxalement de la pire brutalité dans les rapports entre Etats (et avec les oppositions nationales) et ils font la promotion décomplexée de la loi du plus fort.
Dans le même temps, les mêmes réclament un christianisme identitaire pour régler l’espace privé. C’est là l’occasion – et ce gain non négligeable est marqué de la pire des mesquineries – de donner au détenteur du pouvoir une légitimité trouble qui sollicite la dimension du divin afin d’apparaître comme l’homme fort providentiel inscrit par principe dans un registre d’exception par rapport au fonctionnement habituel des institutions.
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