La Maison Blanche a dévoilé, mercredi 23 juillet, un plan d’action pour favoriser le développement de l’intelligence artificielle (IA) aux Etats-Unis, l’export de l’IA américaine et faire la chasse aux « biais idéologiques » dans les chatbots.
« Le président Trump a déclaré que l’avancement voire la domination des Etats-Unis dans l’intelligence était une priorité nationale », a rappelé, lors d’un point de presse téléphonique, David Sacks, principal conseiller de la Maison Blanche pour l’IA. « Nous sommes engagés dans une course à l’échelle mondiale pour prendre les devants dans l’IA », a-t-il expliqué, « et nous voulons que les Etats-Unis gagnent cette course ».
Ce plan d’action découle d’une large consultation des professionnels, chercheurs et usagers, lancée en février. Le président américain entend rompre avec la ligne adoptée par son prédécesseur, Joe Biden, partisan d’un essor contrôlé, avec un accent sur la sécurité et l’appréhension des risques.
La Maison Blanche dit avoir identifié quelque 90 mesures qui seront mises en œuvre « dans les prochaines semaines et mois », selon un communiqué. Elles sont rassemblées autour de trois axes.
« Diplomatie IA »
Le premier vise à faciliter la construction de nouveaux centres de données (data centers), essentiels au fonctionnement de l’IA, et la réalisation de grands projets énergétiques pour répondre aux immenses besoins en électricité de ces data centers. De très nombreux centres de données sont déjà actuellement en chantier aux Etats-Unis. Le gouvernement Trump veut en particulier simplifier l’octroi de permis de construire et d’autorisations pour de nouveaux projets.
Le deuxième volet concerne la « diplomatie IA », selon l’expression de David Sacks. Elle implique, entre autres, la mobilisation de deux bras financiers des Etats-Unis pour le commerce international, l’Agence américaine de développement et de financement (FDC) et la Banque américaine d’import-export, afin qu’elles soutiennent les exportations d’IA américaine.
« Pour gagner cette course, il faut que les modèles [américains d’IA] soient utilisés dans le monde entier », a plaidé, lors du point presse téléphonique, Michael Kratsios, le directeur des questions scientifiques et technologiques à la Maison Blanche. « L’IA américaine doit être le standard de référence », a-t-il martelé.
Diffusion de la technologie américaine
Donald Trump a fait de la diffusion à l’étranger de la technologie américaine, et de l’IA en particulier, une priorité. Il a contribué aux discussions qui ont amené les Emirats arabes unis à signer des contrats, en mai, avec OpenAI, Oracle et Nvidia pour la création de leurs propres infrastructures d’IA.
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La troisième ligne directrice forte du plan d’action ne porte pas sur la croissance de l’IA américaine, mais se veut une réponse à ce que Donald Trump voit comme l’émergence d’une intelligence artificielle générative avec un « biais idéologique ». Il entend ainsi interdire aux différents services, ministères et agences de son gouvernement d’acquérir des logiciels d’IA générative qui manifesteraient une idéologie.
Selon Michael Kratsios, il s’agit de « s’assurer que ces systèmes autorisent la liberté d’expression ». Un officiel américain a précisé que le « principal » biais idéologique relevait, selon la Maison Blanche, des initiatives encourageant la représentation et l’inclusion des minorités (DEI).