« Erreur 404. » Voici ce que l’internaute découvre quand il arrive sur la page consacrée au changement climatique de la Maison Blanche, aux Etats-Unis. Il n’a pas plus de chance quand il clique sur les portails et sections liés à cette thématique sur les sites du département d’Etat, de la défense, des transports ou de l’agriculture. Ils sont évaporés. Sur le site de l’Agence de protection de l’environnement (EPA), la partie sur le changement climatique n’est plus accessible sur la page d’accueil, ni dans les onglets sur les « sujets environnementaux ».
Ces exemples sont loin d’être isolés. Subventions gelées, rapport sur la nature censuré, coupes budgétaires… En moins d’un mois, Donald Trump a frappé vite et fort. Le 47e président des Etats-Unis, un climatosceptique qui met régulièrement en doute la réalité et la gravité du réchauffement, a multiplié les fronts et fait pleuvoir les attaques contre la science du climat et de l’environnement, lui déclarant une « guerre », selon le terme de l’historien des sciences américain Robert Proctor.
« Nous entrons dans un âge d’or de l’ignorance », prévient le professeur à l’université Stanford (Californie), tandis que la climatologue Valérie Masson-Delmotte, ex-coprésidente du groupe 1 du GIEC, y voit de l’« obscurantisme ». « Pour cette administration, les faits scientifiques sont dangereux, il faut les faire taire », observe-t-elle. Et de peser ses mots : « C’est l’héritage des Lumières qui est menacé. C’est sans précédent dans un pays démocratique, en dehors de périodes fascistes. »
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