Donald Trump s’est dit, lundi 12 mai, prêt à accepter le Boeing 747 en passe d’être offert aux Etats-Unis par le Qatar. Le président américain souhaiterait l’utiliser en remplacement des deux Air Force One actuels, entrés en service en 1990.
« Je pense que c’est un beau geste venant du Qatar. Je suis très reconnaissant, a déclaré M. Trump lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche avant de s’envoler pour sa tournée au Moyen-Orient. Je ne suis pas du genre à refuser une telle offre. Je pourrais être une personne stupide et dire : “Non, nous ne voulons pas qu’on nous donne un avion très cher.” »
Sur son réseau Truth Social, le président américain a évoqué un « cadeau », fruit d’une opération « tout à fait publique et transparente » au bénéfice du ministère de la défense. Selon lui, cet appareil « gratuit » doit « remplacer temporairement » les deux vieillissants Air Force One, nom donné aux avions présidentiels.
« Aucune décision n’a été prise, a cependant affirmé dans un communiqué un porte-parole de l’ambassade du Qatar aux Etats-Unis, Ali Al-Ansari. Le possible transfert d’un avion pour utilisation temporaire en tant qu’Air Force One est actuellement en discussion entre les ministères de la défense qatari et américain. »
Donald Trump a déclaré qu’il ne comptait pas utiliser l’avion, s’il est livré, lorsque son mandat sera terminé. « Il irait directement dans ma bibliothèque », a-t-il déclaré, après avoir fait référence à l’avion présidentiel remis à Ronald Reagan après son départ de la Maison Blanche et entreposé dans le musée attenant à la bibliothèque présidentielle de ce dernier.
Possible conflit d’intérêts
Ce cadeau pose la question d’un possible conflit d’intérêts, d’autant que la Constitution américaine interdit aux dépositaires de l’autorité publique d’accepter des cadeaux « de la part d’un roi ou d’un prince d’un Etat étranger ». Le prix neuf de l’avion, environ 400 millions de dollars (360 millions d’euros) selon des experts, le classerait comme le bien le plus onéreux jamais offert au gouvernement des Etats-Unis.
Le dirigeant républicain compte remplacer les deux Boeing 747-200B actuels, entrés en service en 1990 sous le président George Bush. Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump a plusieurs fois pesté contre les coûts de maintenance importants de ces appareils vieillissants.
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« Les détails juridiques de cette offre sont encore en train d’être étudiés, a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, à la chaîne Fox News. Mais bien sûr, tout don à ce gouvernement est toujours effectué dans le respect total de la loi, et nous nous engageons à la plus grande transparence, et nous continuerons à le faire. »
Boeing avait promis en 2018 de livrer deux nouveaux appareils à l’administration américaine avant la fin de 2024, mais l’entreprise aéronautique américaine, empêtrée dans des problèmes économiques et de qualité de production, accumule les retards. Mécontent, Donald Trump avait suggéré en février que le nouvel avion présidentiel pourrait venir « d’un autre pays ». Un tel appareil doit être équipé d’instruments de communication de haute technologie, d’installations médicales et d’un système de défense très performant.