Têtes penchées, mains menottées, ils avancent en file indienne vers un avion-cargo militaire, les reconduisant au Guatemala. La photo a été diffusée par Karoline Leavitt, la porte-parole de la Maison Blanche, vendredi 24 janvier, sur le réseau social X. « Les vols d’expulsion ont commencé, écrit-elle. Le président Trump envoie un signal fort et clair au monde entier : si vous pénétrez illégalement aux Etats-Unis d’Amérique, vous ferez face à des conséquences sévères. » Les vols d’expulsion ne peuvent pas avoir « commencé », dans la mesure où ils ne se sont jamais arrêtés. La nouveauté est l’emploi d’un appareil militaire, au cœur de la communication officielle.
Au cours de l’année fiscale 2024, le département de la sécurité intérieure a organisé près de 700 000 reconduites à la frontière et expulsions, un chiffre sans précédent depuis 2010. Mais l’administration Biden a erré sur la question migratoire, coincée entre devoir d’accueil et fermeté, attendant juin 2023 pour durcir sa ligne face à la pression migratoire massive. Aujourd’hui, l’administration Trump cherche le choc des images, pour marquer une rupture répressive. Cela passe d’abord par la militarisation de la gestion de la frontière.
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