C’est la sidération. A la Bourse de New York, l’indice Nasdaq, riche en valeurs technologiques, a franchi la barre des 20 000 points pour la première fois de son histoire, mercredi 11 décembre ; le S&P 500, qui représente les grandes entreprises américaines, est, lui au-dessus de 6 000 points ; le Dow Jones est à 44 000 points. Au total, depuis le début de l’année, leur envolée respective est d’un tiers, de 27,5 % et de 17,4 %. Mieux, depuis dix ans, ils ont respectivement été multipliés par quatre, par trois et par 2,5.
L’Amérique est de retour, tirée par le tech. C’est vrai depuis la fin du mandat de Barack Obama, qui avait dû affronter les suites de la terrible crise financiaro-immobilières de 2008, qui avait entraîné une terrible récession. Mais Donald Trump compte se prévaloir de cette performance.
Selon l’agence Associated Press (AP), le président élu était attendu, jeudi matin 12 décembre, pour sonner la cloche à l’ouverture de Wall Street au New York Stock Exchange (NYSE). Malgré ses décennies d’homme d’affaires new-yorkais, il ne l’avait jamais fait auparavant.
Ces jours-ci, Wall Street est tirée par trois phénomènes. La première est mécanique, c’est la baisse annoncée des taux d’intérêt. La Réserve fédérale américaine (Fed, banque centrale) a réduit ses taux d’un demi-point puis d’un quart de point depuis septembre. L’institution monétaire devrait faire baisser encore la pression lors de la dernière réunion de son comité de politique monétaire, mercredi 18 décembre. Les taux seront alors retombés à 4,25 %.
Le chiffre de l’inflation pour le mois de novembre ne devrait pas faire dérailler ce processus, même si le coût de la vie reste trop élevé. Les prix ont augmenté de 0,3 % entre octobre et novembre (contre + 0,2 % au cours des mois précédents). Sur un an, l’inflation est à + 2,7 % et reste trop élevée, à + 3,3 %, si l’on exclut l’énergie et l’alimentation, en raison de la hausse du logement (+ 4,7 % sur un an). Mais la Fed s’est tellement engagée à réduire ses taux, que personne ne parie qu’elle prendra les marchés financiers à contrepied.
Les marchés ne voient que les promesses trumpiennes
Jason Furman, professeur d’économie à Harvard et ancien conseiller de Barack Obama fait la grimace : « A contrecœur, j’étais d’accord avec une dernière réduction des taux d’intérêt, avant une pause. Mais si cela ne tenait qu’à moi, je ne les baisserais pas en décembre », écrit-il. Il déplore que « le dernier kilomètre [pour retomber autour de l’objectif de la Fed de 2 % en matière d’inflation] est le plus dur à parcourir ».
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