Tant d’improvisation pour tant d’enjeux. La Chine s’est réveillée, jeudi 10 avril, en découvrant que toute la planète échappait finalement pour au moins quatre-vingt-dix jours aux droits de douane réciproques de Donald Trump. Sauf elle. De quoi la conforter dans l’idée que l’unique but de la politique extérieure américaine à son égard est d’empêcher son ascension. Pour les produits chinois, le président américain a une nouvelle fois surenchéri, révélant sur son réseau, Truth Social, qu’ils seront désormais taxés à 125 %.
Comment sont décidés ces taux ? Là n’est plus la question. A l’évidence, ils sont sortis du chapeau, et ils laisseront des traces irrémédiables sur les deux premières puissances de la planète – 582 milliards de dollars de biens échangés entre elles en 2024. Donald Trump s’est engagé dans une partie de poker. S’il rehausse la mise face à la Chine, c’est autant parce que celle-ci ne s’est pas couchée, annonçant des représailles pour chaque salve qu’il a tirée contre elle, que parce que le combat contre Pékin est encore l’un des rares sujets qui fasse consensus aux Etats-Unis, donnant à sa volte-face un vernis de rationalité.
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