- Le gouvernement rencontrait ce mercredi les organisations patronales et les représentants des filières économiques concernées par l’accord commercial instaurant 15% de droits de douane entre l’UE et les États-Unis.
- Le ministre délégué chargé du Commerce extérieur Laurent Saint-Martin a dit ne pas avoir de « tabou » pour des discussions sur les échanges de services, alors que l’accord ne concerne que les biens.
- Aussi, l’exécutif espère toujours exonérer certains secteurs des futures taxes, comme celui des vins et spiritueux.
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Le gouvernement Bayrou tente tant bien que mal de tenir le cap
Il n’y a « pas de tabou à avoir »
pour que les échanges avec les États-Unis soient rééquilibrés en tenant compte également des services qu’exportent les Américains (par exemple les vols commerciaux, les services financiers, les redevances et droits de licences), a déclaré le ministre délégué chargé du Commerce extérieur Laurent Saint-Martin, après l’accord commercial entre l’Union européenne et Washington qui porte uniquement sur les biens. « Si la volonté de Donald Trump était de rééquilibrer la balance des biens, alors je crois qu’il n’y a pas de tabou à avoir sur la balance des services également »
, qui est excédentaire en faveur des États-Unis, a déclaré mercredi Laurent Saint-Martin à l’issue d’une réunion à Bercy avec les filières économiques concernées par l’accord commercial instaurant 15% de droits de douane au 1er août et plusieurs organisations patronales, comme le Medef ou la CPME.
Les vins et spiritueux exemptés ?
« Ce que nous poussons de façon très claire, c’est une exemption pour le secteur (…) des vins et des spiritueux, en plus de l’aéronautique »
, a-t-il ajouté à propos des secteurs qui pourraient être exonérés de droits de douane.
La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, également présente à cette rencontre, a avancé « que selon toute probabilité, il pourrait y avoir un accord ‘0 pour 0’ pour les spiritueux, mais pour les vins, nous n’en savons rien »
. « Je suis réduite à un niveau d’information qui n’est pas loin du vôtre »
, a-t-elle lancé aux journalistes lors d’une conférence de presse, précisant que la France exporte autour de 4 milliards d’euros de vins et de spiritueux vers les États-Unis. En les additionnant au milliard d’euros d’exportations lié à l’agroalimentaire, des taxes portées à 15% sur les produits européens, selon les conditions connues de l’accord trouvé dimanche, représenteraient 800 millions d’euros de taxes supplémentaires, a rappelé Annie Genevard. « Le niveau d’inquiétude du secteur est maximal. »
Des exemptions de droits de douane dans le secteur de l’aéronautique et concernant certains dispositifs médicaux exportés outre-Atlantique ont déjà été confirmées, mais aucune pour l’heure vis-à-vis des vins et spiritueux.
La Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) estimait lundi que « la catastrophe (était) évitée »
avec cet accord qui « évite l’application de droits de 30% à compter du 1ᵉʳ août »
.
Une aide pour les secteurs touchés ?
Interrogée sur la possibilité que l’État vienne en aide aux secteurs, notamment des vins et spiritueux, particulièrement impactés par les nouveaux droits de douane, Annie Genevard a répondu « qu’avant de parler d’aide, il faut déjà parler des termes de cet accord, (…) qui n’est pas encore signé ». « Mais l’État ne s’est jamais dérobé dans son soutien aux filières »
, a-t-elle ajouté.