Un signe, une parole, une disposition, sans même parler d’un improbable revirement. Jusqu’au dernier moment, mardi 8 avril, les investisseurs et les commentateurs aux Etats-Unis, les patrons d’usine et les gens ordinaires en Chine, ont attendu une raison de se rassurer. Minuit est passé, heure de Washington ; rien n’est venu. Les droits de douane historiques et massifs, décidés par l’administration Trump contre la Chine – 104 % ajoutés depuis le début de mandat en janvier – sont bien entrés en vigueur, de même que ceux annoncés le 2 avril contre une soixantaine de pays.
La Chine est restée abasourdie, au moment de comprendre que le président américain allait ainsi saper, du jour au lendemain, le commerce qui maintenait encore une interdépendance entre les deux premières puissances. Malgré les enjeux, des taux qui ont paru improvisés sont devenus réalité : 10 % en février, 10 % en mars, 34 % annoncés le 2 avril, et encore 50 % décidés lundi dans un ultimatum lancé à la Chine qui imposait les mêmes 34 %. Quel sera, dans quelques jours, le prix aux Etats-Unis de l’iPhone encore largement assemblé à Zhengzhou, au Henan, malgré les efforts d’Apple et de son sous-traitant Foxconn pour en déplacer un quart de la production en Inde dès cette année ? Quel sera le prix du cartable, du grille-pain pour le consommateur américain ? Et quel sera l’impact pour les usines chinoises ?
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