Concurrents, mais pour une fois alliés, ils ont posé tout sourire devant le siège de la Commission européenne et sa rangée de bannières bleues, à Bruxelles : le 18 mars, les patrons du français L’Oréal, de l’allemand Beiersdorf ou encore du suisse Givaudan ont rendu visite en délégation à la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola.
Réunis dans l’association The Value of Beauty, ils entendaient vanter le poids économique du secteur de la beauté et des soins personnels – totalisant 3,2 millions de salariés, 27 milliards d’euros d’exportations hors de l’Union européenne – afin de pouvoir peser dans les discussions au moment où les industriels européens craignent d’être rattrapés par la guerre commerciale. Objectif de cette mobilisation au sommet : convaincre Bruxelles de retirer le maquillage et les huiles essentielles de la liste des produits susceptibles d’être taxés, en rétorsion des barrières douanières érigées par Washington.
De peur, évidemment, que l’industrie européenne des cosmétiques ne soit à son tour pénalisée par les douanes américaines. « Ce serait le scénario du pire », insiste Christophe Masson, directeur général de Cosmetic Valley, le pôle de compétitivité de la filière en France. Le pays « exporte presque 3 milliards d’euros de produits outre-Atlantique. Soit 12,6 % des 22,5 milliards d’euros exportés en 2024 par l’industrie française ».
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