Le Canada va imposer, dès jeudi 13 mars, de nouveaux droits de douane sur certains produits américains pour répondre aux taxes douanières « injustifiées et déraisonnables » imposées par Donald Trump sur l’acier et l’aluminium qui s’appliquent depuis mercredi.
Des taxes douanières de 25 % seront mises en place sur 29,8 milliards de dollars canadiens (environ 19 milliards d’euros) d’importations américaines, a déclaré mercredi, lors d’une conférence de presse, Dominic LeBlanc, le ministre des finances canadien. Parmi les marchandises visées : des produits en acier pour une valeur de 12,6 milliards de dollars canadiens, de l’aluminium pour 3 milliards et des produits allant des ordinateurs aux équipements sportifs.
« Nous ne resterons pas les bras croisés alors que nos industries emblématiques de l’acier et de l’aluminium sont injustement visées », a ajouté Dominic Leblanc.
Washington impose depuis minuit des droits de douane de 25 % sur l’acier et l’aluminium à l’ensemble des pays. Mais le Canada, premier fournisseur des Etats-Unis pour l’acier et l’aluminium, est particulièrement dans le viseur de Donald Trump, qui avait envisagé mardi de doubler ces droits de douane contre Ottawa, avant de se raviser. Mais le président américain a aussi prévenu que « le Canada d[evait] immédiatement laisser tomber ses taxes antifermiers américains de 250 % à 390 % sur divers produits laitiers américains », ajoutant que, si Ottawa n’obtempérait pas, Washington imposerait le 2 avril de telles taxes douanières sur les voitures que cela « mettra à l’arrêt définitivement l’industrie automobile au Canada ».
« Une menace existentielle pour notre pays »
Les nouvelles mesures canadiennes s’ajoutent aux droits de douane de 25 % instaurés sur 30 milliards de dollars canadiens de produits américains depuis le début du mois de mars en réponse à la première série de taxes commerciales imposées par M. Trump sur les produits canadiens.
« Ce n’est pas seulement une menace pour les emplois canadiens, ce n’est pas seulement une menace pour les nombreuses familles qui vivent de ces emplois, c’est une menace existentielle pour notre pays », a déclaré Mélanie Joly, la ministre des affaires étrangères canadienne, au cours de cette même conférence de presse. « Nous nous battrons pour les familles, et nous nous battrons pour ce que nous sommes en tant que pays, parce qu’il ne s’agit pas seulement de l’économie, il s’agit de l’avenir de notre pays », a-t-elle ajouté.
Le futur premier ministre canadien, Mark Carney, a par ailleurs indiqué, mercredi, être prêt à parler directement avec le président américain, Donald Trump, des relations commerciales entre les deux pays. « Je suis prêt à m’asseoir avec le président Trump au moment opportun, dans une position où il y a un respect de la souveraineté canadienne et où nous travaillons à une approche commune et beaucoup plus globale pour le commerce », a-t-il déclaré, lors d’une visite dans une usine sidérurgique de Hamilton, dans la province de l’Ontario, ajoutant que « nous nous porterons tous mieux lorsque le plus grand partenariat économique et de sécurité du monde sera renouvelé et relancé ».
Riposte de l’Union européenne
Plus tôt dans la journée, mercredi, la Commission européenne avait également annoncé qu’elle allait taxer une série de produits américains allant des bateaux au bourbon en passant par les motos, à partir du 1er avril. L’Union européenne (UE) « regrette profondément » les mesures décidées par le président américain, Donald Trump, a déclaré la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, estimant que la réplique européenne était « forte mais proportionnée ». L’UE « répond avec fermeté » mais « ne veut pas provoquer d’escalade », afin de « résoudre les problèmes et [de] continuer à travailler ensemble comme [de] bons partenaires », a de son côté déclaré, mercredi, Antonio Costa, président du Conseil européen.
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La Chine a, elle aussi, réagi à l’entrée en vigueur, mercredi, des droits de douane de 25 % sur l’acier et l’aluminium voulus par le président américain, promettant de prendre « toutes les mesures nécessaires » pour protéger ses intérêts.