Ce lundi à Bercy est réuni un « conseil des entreprises », une nouvelle instance de travail régulière entre le gouvernement et les organisations patronales.
La réunion aura pour objet les hausses des droits de douane décidées par Donald Trump.
Comment riposter ou ne pas se laisser déstabiliser par les hausses des droits de douane décidées par le président des États-Unis ? Le gouvernement inaugure un nouveau format de réunion ce lundi 14 avril, baptisé « conseil des entreprises ». Il s’agit d’une nouvelle instance de travail régulière avec les organisations patronales, alors que le ministre de l’Économie Eric Lombard a promis d’accompagner les entreprises ébranlées par les droits de douane américains, tout en prévenant que « le temps du quoi qu’il en coûte est terminé ».
« Dans ces temps difficiles, nous devons faire équipe avec nos entreprises. C’est pourquoi je vais réunir un ‘conseil des entreprises’ – une instance de dialogue régulier avec les représentants du Medef, de la CPME, de l’U2P, du Meti et de l’Afep. L’idée, c’est de structurer notre travail sur tout sujet, national ou international, ayant un impact sur notre économie », a détaillé Eric Lombard. « Les entreprises ont besoin d’écoute, de visibilité, d’être accompagnées et de prendre part aux décisions », selon lui.
Une conférence sur les finances publiques le lendemain, mardi 15
Le lendemain, le 15 avril, le Premier ministre François Bayrou convoquera une conférence sur les finances publiques, dont la grande fragilité est exacerbée par les incertitudes liées à l’assaut protectionniste des Etats-Unis. Elle réunira notamment les ministres Eric Lombard et Amélie de Montchalin (Comptes publics), des parlementaires, des organismes de sécurité sociale ou encore des collectivités locales. Cet état des lieux de l’endettement et du déficit de la France, parmi les plus élevés en Europe, ne devrait toutefois pas déboucher sur des annonces concrètes.
Le contexte est difficile pour l’économie française, ébranlée comme celles de nombreux autres pays par le conflit commercial déclenché par les Etats-Unis, qui s’ajoute à l’instabilité politique interne. La prévision de croissance gouvernementale pour 2025 a été rabotée à 0,7%, après 1,1% en 2024. Celle de 2026 devrait suivre le mouvement. Malgré cette perspective plus morose, le gouvernement entend toujours ramener le déficit public à 5,4% du produit intérieur brut (PIB) cette année, après 5,8% en 2024. Pour éviter un nouveau dérapage après deux sorties de route en 2023 et 2024, il a annoncé mercredi un effort supplémentaire de réduction de la dépense de 5 milliards d’euros.