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Ces petits mots et expressions sortent de notre bouche dès que l’on entame une conversation.
Et contrairement aux idées reçues, ils ne sont pas le signe d’une paresse intellectuelle.
Dans Bonjour ! La Matinale TF1, Benjamin Muller nous invite à assumer nos « du coup », nos « grave » et nos « j’avoue ».
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Le langage de vos ados
Voilà, du coup, en même temps, genre, grave, frère, carrément…. Dans une phrase, ces petits mots ne servent pas à grand-chose, pourtant lorsque l’on parle, ils ponctuent nos discussions, parfois sans même que l’on s’en rende compte. On appelle ça, les tics de langage. Et les Français en ont beaucoup ! Benjamin Muller revient sur ces habitudes de langage dans Bonjour ! La Matinale TF1.
Chacun son tic
Un tic de langage est une habitude linguistique, c’est l’utilisation répétitive ou excessive, consciente ou inconsciente d’un mot ou d’un groupe de mots dans toutes nos conversations quotidiennes. On les dégaine au bureau, à la maison, avec ses collègues, ses amis, à la boulangerie, au supermarché. S’il n’apporte aucune plus-value à nos discussions, ils n’ont pas de sens ni de contenu sémantique, en revanche, ils sont bien pratiques.
Contrairement aux idées reçues, les tics de langage ne sont pas une caractéristique propre aux jeunes générations dont on dit que le vocabulaire s’appauvrit. Tous les âges et toutes les classes sociales ont ces automatismes « bouche-trous ». Il suffit d’allumer la télévision pour se rendre compte que les animateurs, les journalistes, et même les hommes politiques ont le « voilà », « tout d’abord » et les « en même temps » faciles.
Les tics de langage ont toujours existé, en revanche, les formules changent avec le temps. Quelques années auparavant, le « c’est clair » avait le vent en poupe, aujourd’hui, le « du coup » s’est invité dans toutes les bouches. L’apparition et la disparition de ces formules sont un mystère, mais d’après les linguistes, il y a aussi un effet de mode et de mimétisme. Leur propagation est, par ailleurs, plus rapide, du fait de l’omniprésence des écrans dans nos vies, avec les médias et surtout des réseaux sociaux.
Pourquoi a-t-on des tics de langage ?
Beaucoup de raisons expliquent l’utilisation massive des « bref », « j’avoue » et autre « voilà ». D’abord, il semblerait que nous soyons terrifiés par les silences dans les discussions. Et pour combler le vide, on glisse un petit « voilà » de temps en temps et on répond par un « j’avoue », « de ouf », « j’imagine » quand rien d’autre vient en tête. Les tics de langage serviraient donc de liant, pour meubler et éviter les blancs un peu gênants parfois. On appelle ça des « mots balises » et ils nous rassurent.
Autre explication : les tics de langage en disent beaucoup sur notre personnalité. Ils révéleraient plus qu’ils ne cachent. Les « grave », « carrément », « j’avoue », « ça marche » révèlent l’enthousiasme, la joie, la passion ! Plus qu’une paresse intellectuelle, les tics de langage seraient aussi des « facilitateurs d’expression » : grâce à eux, les discussions sont plus fluides et la parole plus spontanée. Plutôt que d’essayer d’abandonner ou de masquer nos (très nombreux) tics de langage, ne faudrait-il pas les assumer comme Sarah Belmont ? L’autrice de « Pour en finir avec 100 tics de langage » est une « voilà-iste »affirmée et fière de l’être ! « Je pense que je ponctue la plupart de mes phrases par ‘voilà’ », déclare-t-elle. « C’est un peu le reflet de ma personnalité et je l’assume complètement » ! Si ça passe crème, du coup, on ne va carrément pas changer nos habitudes. Voilà !