Pour que les Gabonais apprennent, vendredi 16 mai au matin, la libération furtive et l’exfiltration nocturne vers Luanda d’Ali Bongo Ondimba et de ses proches, il leur a fallu consulter les médias angolais. De longues heures après l’atterrissage de l’avion convoyant le président déchu, sa femme, Sylvia, et leur fils aîné, Noureddin, le pouvoir issu du putsch du 30 août 2023 se murait toujours dans un mutisme absolu. Ceux qui ont détrôné la dynastie familiale républicaine des Bongo en place depuis 1967 n’ont fourni aucune explication, alors que la mère et le fils étaient incarcérés il y a peu encore, sous le coup de lourdes inculpations judiciaires, portant sur le dos une partie des errements de l’ancien régime.
L’Angola revendique la manœuvre. Ces « libérations font suite aux demandes formulées par le chef de l’Etat angolais, Joao Lourenço (…) auprès de son homologue gabonais, Brice Oligui Nguema », peut-on lire sur la page Facebook de la présidence angolaise. Le message est illustré de photos, datées du jeudi 15 mai à 23 h 30, d’un Ali Bongo souriant, foulant, canne à la main, le tarmac de l’aéroport de Luanda.
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