« Zone militaire, défense de pénétrer ». Les panneaux qui jonchent le bord de la route menant au mont Qassioun n’empêchent plus les files de voitures chargées de famille tout sourire de grimper au sommet de cette montagne qui surplombe la ville de Damas. Chaises pliantes, pique-nique, narguilé, bonbonne de gaz pour réchauffer le thé, chacun a embarqué dans son coffre le nécessaire pour venir admirer la vue sur une Syrie nouvelle débarrassée de la dynastie Al-Assad après cinquante-quatre ans de règne.
Dix jours après la prise de la capitale par les rebelles de Hayat Tahrir Al-Cham, la promenade qui la domine attire des visiteurs de toutes les régions du pays. « C’est comme si tous les interdits étaient tombés », jubile Inas fumant le narguilé. Depuis Kuneitra, à 20 kilomètres à l’ouest de la ville, elle est venue avec son mari et ses trois filles pour « respirer la liberté ».
« On est même allé faire un peu de shopping dans les souks du vieux Damas. Partout la vie reprend. C’est une nouvelle page qui s’ouvre. Je n’ai pas de mots. On ne pouvait pas imaginer ça », poursuit la mère de famille, versant des cacahuètes dans de petits pots en forme de cœur, surveillant du coin de l’œil la théière rose qui fume.
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