Des signalements montrant la présence de ces insectes aux États-Unis ont été effectués sur une application participative.
Ces « cicadas » n’avaient plus été observées depuis l’été 2008.
Car les cigales dites « périodiques » passent des années sous terre.
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Elles sont souvent présentées comme des « créatures de l’histoire », qui marquent le temps qui passe et des périodes de vie. Des cigales « périodiques » viennent de faire leur retour aux États-Unis après 17 ans d’absence. Ces insectes aux yeux rouges ont commencé, en avril, à envahir les banlieues et les forêts américaines, pour la première fois depuis l’été 2008, d’après des signalements effectués sur l’application « Cicada Safari ».
Les températures qui se réchauffent dans le nord du pays devraient ainsi permettre à ces millions de ces cigales, issues de la couvée XIV (« Brood XIV »), de sortir de terre sous forme de nymphes puis muer, s’accoupler, pondre et mourir, le tout sur fond du bruit assourdissant que font les mâles pour séduire les femelles.
Des millions de cigales pourtant menacées
Ces petits animaux sont des insectes hémiptères, qui comprennent notamment les punaises diaboliques, les punaises de lit et les pucerons. Il existe près de 3.500 espèces de cigales différentes dans le monde, dont beaucoup ne sont pas encore nommées. Mais les cigales périodiques, qui émergent en masse tous les 13 ou 17 ans, n’existent que dans l’est américain, avec deux autres espèces non apparentées trouvées dans le nord-est de l’Inde et dans les îles Fidji, explique Chris Simon, spécialiste des cigales à l’université du Connecticut.
« Tout le monde est fasciné par ces insectes, parce que vous ne voyez rien pendant 13 ou 17 ans, et puis tout d’un coup, votre maison et votre voiture en sont recouvertes », selon la scientifique. « C’est un phénomène merveilleux que vous pouvez montrer à vos enfants, les regarder sortir de leur coquille et se demander comment ils ont évolué », ajoute-t-elle, exhortant le public à les apprécier, et non à les craindre.

Car ces « cicadas » sont inoffensives et ne se nourrissent pas de nourriture solide, une fois l’âge adulte atteint. Ainsi, leur meilleure défense reste leur abondance. Elles pullulent en si grand nombre qu’elles rassasient les prédateurs tels que les oiseaux, les ratons laveurs, les renards et les tortues, jouant un rôle crucial dans l’écosystème. Mais leur survie est de plus en plus mise en danger par les perturbations de leur environnement, provoquées par l’homme. La déforestation ainsi que l’urbanisation ont détruit leur habitat.
Enfin, le changement climatique entraîne l’apparition plus fréquente de cigales qui émergent quatre ans trop tôt ou trop tard, souvent en trop petit nombre pour survivre, ce qui pourrait menacer la population à long terme.