C’est une journée dont Duncan Minto se souviendra. L’Ecossais, directeur financier du groupe Renault depuis le 1er mars, a été nommé directeur général par intérim du constructeur automobile mardi 15 juillet, en remplacement de Luca de Meo. Ce dernier avait annoncé mi-juin son départ pour prendre la direction du groupe de luxe Kering.
A peine nommé à ce poste, le financier de 50 ans, dont 27 chez Renault, a dû faire ce que l’on appelle en jargon financier un avertissement sur résultats (« profit warning » en anglais) : prévenir les marchés que les chiffres de Renault sur l’ensemble de l’année ne seraient pas conformes aux attentes. Les ventes décevantes en juin ont fait fondre la trésorerie du groupe. Duncan Minto s’est empressé de préciser aux analystes financiers, réunis en urgence, que cette mauvaise nouvelle « n’avait rien à voir » avec le départ de Luca de Meo. Elle ternit tout de même son bilan.
Le directeur général par intérim sera épaulé par Jean-Dominique Senard, président du conseil d’administration de Renault. Celui-ci ne pouvait pas assurer lui-même la transition : les statuts de Renault limitent à 65 ans l’âge du directeur général et l’ancien patron de Michelin a 72 ans. Le contexte commercial, avec un marché français mal orienté et des ventes de camionnettes et autres utilitaires en forte baisse en juin, va obliger le groupe à faire des économies. « Nous attendons de connaître les conséquences humaines et financières de ce tour de vis », commente Guillaume Ribeyre, délégué syndical central CFE-CGC. Le directeur général par intérim devrait préciser les mesures qu’il compte prendre jeudi 31 juillet, lors de la présentation des résultats semestriels du groupe.
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