Comment assurer la sécurité des forages et des retenues d’eau alors que les pollutions diffuses de la ressource – notamment aux engrais et aux pesticides – ne cessent de se multiplier ? En quarante ans, en France, 13 000 captages d’eau sur 36 000 ont fermé et dans un tiers des cas, la raison en est la dégradation de la qualité de l’eau. Il ne reste ainsi plus que 44 % des masses d’eau classées en bon état chimique.
Ces données inquiétantes ont été présentées le 29 novembre au colloque organisé par la régie publique Eau de Paris sur le thème de l’urgence à agir, soixante ans après l’entrée en vigueur de la loi sur l’eau du 16 décembre 1964, censée fournir au pays une politique efficace dans ce domaine.
En Loire-Atlantique, Atlantic’eau, le service public qui dessert 148 communes, a dû condamner en juin 2023 le forage de Missillac car un métabolite (le diméthylsulfamide, DMS), y avait été détecté à un taux plus de 26 fois supérieur à la norme pour la potabilisation. Dans un autre site du département, « une étude d’Atlantic’eau conclut à la présence de 49 pesticides et de presque 400 métabolites dans un seul captage ! », relate le député européen Christophe Clergeau (Socialistes et démocrates), qui évoque une « explosion » de la contamination de l’eau et de ses effets sur la santé humaine, la fertilité, et la méconnaissance des effets cocktails…
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