Chaque vendredi, Le Monde Afrique vous présente trois nouveautés musicales issues ou inspirées du continent. Cette semaine, direction Bobo-Dioulasso, capitale économique et carrefour culturel du Burkina Faso, et berceau de groupes transnationaux nommés Kananayé, Balima et Kankélé.
« Cimètre », de Kananayé
« C’est pas facile ». Telle est la signification de l’expression « ka nana yé », qui donne son nom au groupe Kananayé et à son album paru fin novembre. Né en 2019 lors du festival Badara, à Bobo-Dioulasso, ce quintet franco-burkinabé rassemble Clotilde Rullaud (voix, flûte), Abdoulaye Traoré (guitares), Achille Nacoulma (percussions), Seydou Diabaté (balafon) et Boubacar Djiga (kundé). Ensemble, ils naviguent entre ballade et transe, slam et folk, afin de « tresser les pratiques rurales séculaires avec les tendances des métropoles modernes ». Comme dans le morceau Cimètre, où la chanteuse restitue les conversations quotidiennes des rues de la capitale économique burkinabée : « C’est pas facile… mais ça va aller. »
« Turamagan », d’Aboubakar Traoré & Balima
Lui aussi est originaire de « Bobo ». Aboubakar Traoré, chanteur et maître du kamélé ngoni (une harpe-luth typique d’Afrique de l’Ouest), revient avec son groupe Balima, composé de Zonatan Dembélé (basse), Désiré Somé (guitare électrique), Guillaume Codutti (percussions) et Geoffrey Desmet (balafon, djembé). Après leur premier album, Tama Tama, en 2019, ils proposent depuis fin novembre Sababu, dans lequel ils s’attellent à revitaliser l’héritage des griots en le confrontant à des sonorités et des thématiques modernes, comme les inégalités Nord-Sud ou les migrations. Sur le titre Turamagan, ils rendent hommage au légendaire chef guerrier Turamagan Traoré, allié de l’empereur mandingue Soundiata Keïta au XIIIe siècle.
« Awa Ni Sali », de Kankélé
Prévu en 2025, Bala Groove sera le second opus de Kankélé (« une seule parole » en bambara), un groupe formé autour du multi-instrumentiste Oumarou Bambara avec Cédric Yenk au balafon, Olivier Pham Van Tham à la batterie, Mamadou Traoré au djembé, Alain Nyamé à la basse, Mariana Briones et Valentine Kirszbaum au chant. Né à Bolomakoté, le quartier des musiciens de Bobo-Dioulasso, celui que ses amis surnomment « Mandela » s’est formé très jeune auprès de maîtres du balafon. Aujourd’hui, cet instrument est au cœur de l’album car c’est lui qui a présidé à la composition des morceaux avant qu’ils ne soient transposés à la basse ou au kamélé ngoni. Un premier extrait, Awa Ni Sali, est d’ores et déjà disponible.
Retrouvez tous les coups de cœur musicaux de la rédaction dans la playlist YouTube du Monde Afrique.