Le légendaire salsero d’origine portoricaine Eddie Palmieri, qui avait révolutionné la musique latina en la mélangeant avec d’autres rythmes et avec des messages sociaux engagés, est mort mercredi 6 août aux Etats-Unis à l’âge de 88 ans, ont annoncé ses proches.
« Le légendaire pianiste, compositeur, leader de groupe, et une des figures les plus influentes de l’histoire de la musique latina est décédé dans sa maison du New Jersey le 6 août », précise le compte Instagram du musicien.
Fils de Portoricains, Eddie Palmieri était né dans le quartier de Spanish Harlem à New York en 1936. Frère cadet du célèbre pianiste Charlie Palmieri, il avait commencé sa carrière musicale très tôt, jouant du piano et des timbales dans des groupes new-yorkais pendant son adolescence et côtoyant pendant deux ans la légende de la musique portoricaine, Tito Rodriguez.
En 1961, il avait fondé le groupe La Perfecta, qui avait redéfini la salsa en remplaçant les trompettes par des trombones. Quatre ans plus tard, sa chanson Azucar Pa’ti avait fait fureur sur les pistes de danse.
Un artiste engagé
Premier artiste latino à gagner un Grammy Award avec son album The Sun of Latin Music (il en recevra dix au total au cours de sa vie), Palmieri est connu pour avoir profondément transformé le jazz latino et la salsa au cours de ses plus de soixante-dix ans de carrière, la mélangeant avec le funk et la soul.
Il était aussi un des premiers salseros à avoir adopté un ton engagé dans ses compositions. Son album Justicia, en 1969, abordait les thèmes des inégalités, des injustices sociales et des discriminations avec les voix d’Ismael Quintana et Justo Betancourt.
Lors d’un épisode resté célèbre, il avait enregistré en live un album de deux volumes dans la sinistre prison de Sing Sing, dans l’Etat de New York, dont la population était majoritairement noire et latino-américaine, s’écriant : « Pour toute l’humanité ! » à travers un haut-parleur dans la cour de promenade.
« Connu pour son style pianistique percutant et ses compositions audacieuses qui défiaient les genres, il était un innovateur intrépide qui rendait hommage à ses racines afro-caribéennes tout en repoussant les limites musicales », ont écrit ses proches sur son compte Instagram.