Les propriétaires de la discothèque Jet Set qui s’est effondrée le 8 avril en République dominicaine, faisant 236 morts, ont été arrêtés jeudi 12 juin, et accusés d’« homicide involontaire », selon un communiqué du parquet.
Antonio Espaillat Lopez, et sa sœur Maribel Espaillat, propriétaires du club, sont les premières personnes poursuivies dans cette affaire alors qu’une cinquantaine de plaintes ont été déposées par des proches de victimes.
« Les deux accusés ont montré une immense irresponsabilité et négligence en omettant de réaliser une intervention physique qui aurait empêché l’effondrement du toit du centre de divertissement, comme cela s’est finalement produit, provoquant 236 morts et plus de 180 blessés », poursuit le texte.
Le parquet fait état d’un nouveau bilan de 236 morts qui comprend des décès à l’hôpital. Le précédent bilan faisait état de 234 morts.
Peu auparavant, Me Miguel Valerio, l’avocat de M. Espaillat, avait confirmé à l’Agence France-Presse (AFP) la détention de son client.
Puissant entrepreneur
La catastrophe est considérée comme la plus grande tragédie du siècle en République dominicaine. Elle a notamment coûté la vie à la star du merengue Rubby Perez, qui se produisait sur scène au moment de l’effondrement.
Agé de 59 ans, M. Espaillat est un puissant entrepreneur dans l’île qui dirige aussi un conglomérat de médias et un restaurant. Il s’était présenté libre un peu plus tôt dans la journée au bureau du procureur général, accompagné de son avocat et de sa sœur.
Newsletter
« A la une »
Chaque matin, parcourez l’essentiel de l’actualité du jour avec les derniers titres du « Monde »
S’inscrire
« La famille Espaillat a clairement précisé qu’elle était disposée à coopérer avec l’enquête », avait déclaré à la presse Me Valerio.
La pression sur les autorités augmentait ces derniers jours, certains estimant que M. Espaillat bénéficiait d’un régime de faveur.
Un rapport technique attendu
L’arrestation survient au lendemain de la remise par une commission spéciale d’un rapport technique sur les causes de l’effondrement au bureau du procureur général. Leonardo Reyes Madera, qui dirigeait l’équipe d’évaluation, n’a pas voulu révéler le contenu du rapport, précisant à l’Agence France-Presse que la divulgation de ces données relève de la responsabilité du parquet.
Selon des experts interrogés hors du système judiciaire, les causes de l’accident sont une surcharge du toit par des équipements de climatisation trop lourds, et la détérioration progressive de la structure du bâtiment à cause de l’humidité accumulée et des vibrations causées de façon prolongée par la musique à plein volume et les danseurs, le tout aggravé par un défaut de supervision.
M. Espaillat lui-même avait déclaré le 23 avril lors d’une interview à la télévision que le site avait « toujours » eu des problèmes d’infiltration d’eau et qu’il n’avait « jamais » été inspecté par les autorités.