Le monde moderne du dating ressemble à une jungle dans laquelle il faut apprendre à éviter les comportements toxiques.
Les adeptes des applications de rencontre ont sans doute déjà croisé des profils de personnes qui matchent, mais n’écrivent jamais.
Ces utilisateurs ne sont pas là pour faire des rencontres ou nouer des relations, mais uniquement pour l’égo… d’où le nom d’ego scrolling.
Elles ont révolutionné notre manière d’aborder les relations amoureuses. Les sites et applications de rencontre ont changé notre logiciel. Il y en a pléthore et pour tous les goûts. Certains utilisateurs et certaines utilisatrices ont trouvé le grand amour, d’autres ont surtout expérimenté les comportements toxiques (love bombing, breadcrumbing, ghosting…). Et puis, il y a des célibataires qui s’inscrivent sur des applications de rencontre, qui obtiennent des matchs, peut-être des messages, mais eux, n’envoient jamais rien. Leur présence n’a qu’un seul but : se faire mousser. Ce comportement n’est pas nouveau, mais il a désormais un nom : l’ego scrolling.
Les fantômes des applis
Pour la fondatrice de l’application de dating « After », interrogée par Katie Dissanayake, l’ego scrolling se caractérise par un « swiping » infini à travers les applis. Celles et ceux qui pratiquent cette tendance collectionnent les matchs et sont surtout à la recherche de validation. En réalité, ils n’aspirent pas à une relation. « Ils ne cherchent même pas un rendez-vous ou une vraie conversation« . En réalité, le but de l’inscription sur l’application est de « chercher la preuve que vous êtes toujours désirables« . Pour Katie Dissanayake, ce comportement pourrait s’apparenter à « du lèche-vitrine pour l’amour sans l’intention d’acheter« .
La gratification, l’estime de soi et le boost de confiance apparaissent souvent dans les motivations qui poussent un ou une célibataire à rejoindre les applications de rencontre. Ils vont matcher avec d’autres profils, sans jamais avoir l’intention d’aller plus loin. Ils n’entameront pas la conversation et ne répondent pas si l’autre célibataire envoie le premier message. Problème : ce comportement (toxique) de fantôme, hantant les applications, peut créer de la frustration pour les autres célibataires qui sont véritablement à la recherche du (plus ou moins) grand amour. Ce comportement peut également faire mal à l’estime de soi, à la confiance et aboutir sur une « fatigue dating ».
Les conséquences de l’ego scrolling
Si collectionner les matchs peut faire plaisir à l’ego, il joue aussi un rôle sur l’épidémie mondiale de solitude qui ne cesse de se répandre dans le monde. « Les applications de rencontre sont presque devenues comme une sucette émotionnelle« , souligne Katie Dissanayake. Dès que la personne s’ennuie, se sent invisible, ressent de l’anxiété, elle n’a qu’à se rendre sur une application pour « obtenir un match, surtout de la part de quelqu’un que l’on trouve attirant. Cela ressemble à un shot de sérotonine ». D’ailleurs, beaucoup d’applications de dating ont été conçues pour « nous nourrir en dopamine » et c’est la raison pour laquelle recevoir des notifications de matchs a un peu le même effet que recevoir des notifications de likes sur Instagram ou TikTok. Pour Jordan Pickell, thérapeute, l’ego scrolling « donne le sentiment d’être vu sans avoir à s’investir émotionnellement« . Cela ressemble à un pansement d’une minute, mais certainement pas à un remède.