Rassurer sans transiger. C’était l’objectif du président ivoirien, Alassane Ouattara, une semaine après l’annonce de sa candidature à un quatrième mandat consécutif, alors que l’atmosphère politique se tend dans le pays à l’approche de l’élection présidentielle du 25 octobre. « Toutes les mesures ont été prises pour garantir un scrutin apaisé, sécurisé et démocratique », a-t-il affirmé mercredi 6 août depuis Bouaké, dans le centre du pays.
Le chef de l’Etat, qui s’exprimait comme chaque année à la veille de la fête nationale, a annoncé qu’il accordait la grâce présidentielle à plus de 2 000 détenus de droit commun. Mais il s’est gardé d’évoquer le cas des opposants radiés de la liste électorale, en tête desquels l’ex-président Laurent Gbagbo, le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Tidjane Thiam, l’ancien premier ministre Guillaume Soro et l’ex-ministre Charles Blé Goudé. Il n’a pas non plus fait allusion aux militants et cadres de l’opposition entendus par la police ces dernières semaines.
L’heure n’est pas à la conciliation, plutôt au durcissement. « A l’approche de l’élection, les coups de pression s’accélèrent », constate le politologue Arsène Brice Bado, directeur adjoint du Centre de recherche et d’action pour la paix (Cerap) : « La justice est utilisée pour décourager les velléités de protestation. »
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