Arnaud Rousseau se déplace désormais sous protection des forces de l’ordre. Pas une semaine ne passe, dit-il, sans qu’il reçoive des menaces de mort ciblées. Le président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), syndicat historique, élu en 2023, concentre les critiques, les insultes et les violences verbales dans une campagne pour les chambres d’agriculture que tous les acteurs, de tous bords, s’accordent à décrire comme plus rude que jamais, plus tendue, plus violente. Plus incertaine aussi.
Quelque 2,2 millions d’agriculteurs, dont près de 400 000 chefs d’exploitation, 800 000 salariés et 807 000 retraités, sont appelés à désigner leurs représentants d’ici le 31 janvier. Et ainsi dessiner les rapports de force entre les trois principaux blocs : l’alliance FNSEA-Jeunes Agriculteurs (55 %), la Coordination rurale (21 %) et la Confédération paysanne (20 %). Avec un constat partagé : longtemps protégé par son histoire syndicale, le monde agricole n’échappe ni à la fragmentation ni à la radicalisation des opinions.
Pour son dernier meeting de campagne, mardi 28 janvier, à Azat-le-Ris (Haute-Vienne), puis à Liniers (Vienne), le patron de la FNSEA a été accueilli par une banderole de ses adversaires de la Coordination rurale, qui tiennent les chambres d’agriculture dans ces deux départements, avec un slogan simple : « Rousseau dégage ».
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