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C’est un bien maigre lot de consolation. Le camp présidentiel arrive de peu devant Raphaël Glucksmann lors des élections européennes, avec le score de 14,6 % des voix, dimanche 9 juin. La liste emmenée par Valérie Hayer assure le minimum alors que les derniers sondages la donnaient à touche-touche avec le candidat de Place publique soutenu par le Parti socialiste, qui obtient 13,8 % des voix, selon les dernières estimations.
Mais le résultat fait figure de déroute. Jamais la coalition gouvernementale n’a été aussi basse lors d’une élection. Le contraste est d’autant plus fort au regard de l’objectif affiché en début de campagne : réitérer le score de 2019, lorsque la liste de Nathalie Loiseau avait obtenu 22,42 % des suffrages.
Pire, le camp présidentiel accuse un retard de plus de 16 points sur le Rassemblement national (RN), dont la percée historique constitue le fait majeur de cette élection. La liste macroniste n’a donc pas réussi à mobiliser toute une frange de son électorat, malgré son discours de campagne visant à alerter sur la menace que font peser à Bruxelles le parti de Marine Le Pen et ses alliés européens, dans le contexte de l’invasion russe de l’Ukraine et du possible retour de Donald Trump au pouvoir aux Etats-Unis, en novembre.
Pression accrue
Le désaveu est cinglant pour le président de la République, qui s’est fortement impliqué dans la campagne, depuis son « discours de la Sorbonne II » sur les enjeux du scrutin, le 25 avril, à son interview à trois jours du vote aux 20 heures de TF1 et France 2, le jeudi 6 juin. M. Macron avait notamment déclaré être « en train de faire [baisser] » le RN. Le constat vaut également pour Gabriel Attal, nommé à Matignon le 9 janvier, en partie pour être en première ligne face à Jordan Bardella. Ni ses discours droitiers sur les chômeurs ou sur l’autorité, ni sa stratégie d’hypercommunication n’ont permis de réduire l’écart avec l’extrême droite. Le premier ministre ressort d’autant plus fragilisé que le score décevant de la majorité ne peut pas être imputé à la tête de liste Valérie Hayer, encore inconnue il y a six mois et sans aucun poids politique.