Sorte de confetti rural et méridional, le Molise est la deuxième plus petite région d’Italie, après le Val d’Aoste. Un proverbe prétend même qu’il n’existe pas. Sans aller jusque-là, on se contentera de constater que ses plus éminents représentants caressent tous, à des degrés divers, les vieilles lunes de l’utopie. Ainsi, par exemple, de l’acteur Robert De Niro, qui, en ferraillant à tout-va contre la politique trumpiste, prolonge le rêve de ses grands-parents molisans, partis chercher une vie meilleure aux Etats-Unis.
Presque aussi célèbre en Italie que son collègue américain, Elio Germano se chauffe du même bois. Pour évoquer son rôle de mafieux dans Lettres siciliennes, de Fabio Grassadonia et Antonio Piazza, le comédien donne rendez-vous à la Citta dell’altra economia, un espace alternatif jouxtant d’anciens abattoirs, dans le sud de Rome. « C’est mon bureau », dit-il à propos des tables de guingois de la terrasse, où il a ses habitudes. A 44 ans, Elio Germano a toujours vécu dans la capitale italienne. Il n’en garde pas moins des liens viscéraux avec la terre de ses aïeux – son père, architecte, figure parmi les animateurs de Cammina, Molise !, une vaste marche visant à redynamiser, depuis 1995, ce territoire déshérité.
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