Manuel Valls, retour surprise dans des outre-mer en crise
Quasi absent de la vie politique française depuis six ans, Manuel Valls, après l’échec de son implantation en Espagne, effectue un retour surprise au ministère des outre-mer, où l’ex-premier ministre va devoir gérer les crises touchant Mayotte, les Antilles ou la Nouvelle-Calédonie.
Confronté aux attentats de 2015 en tant que premier ministre, M. Valls, qui aura le titre de ministre d’Etat, va être confronté aux conséquences dévastatrices de l’ouragan Chido à Mayotte, les suites des graves émeutes qui ont éclaté en mai en Nouvelle-Calédonie et la question de la vie chère dans les départements antillais.
M. Valls, honni par une partie de la gauche pour ses prises de position jugées trop droitières, revient ainsi de plain-pied dans la vie politique nationale.
Après avoir été ministre de l’intérieur, de 2012 à 2014, puis premier ministre de 2014 à 2016, sous François Hollande, le Catalan de 62 ans n’avait pas passé l’étape de la primaire du Parti socialiste (PS) en vue de l’élection présidentielle de 2017. Plutôt que de parrainer le vainqueur, Benoît Hamon, l’ancien poids lourd du PS avait décidé d’apporter son soutien à Emmanuel Macron, ce qui lui avait aliéné une grande partie de ses soutiens et lui avait valu des accusations de traîtrise.
Autre trahison, selon ses détracteurs, celle des électeurs de l’Essonne, en Ile-de-France, qui l’ont élu d’un cheveu député en juin 2017, pour le voir finalement quitter l’Assemblée nationale en 2018 afin de tenter – sans succès – de conquérir la mairie de Barcelone. Né dans la capitale catalane le 13 août 1962, il a été naturalisé français à 20 ans, perdant sa nationalité espagnole.
Après trois ans au poste de conseiller municipal de Barcelone, il quitte ses fonctions une nouvelle fois et envoie des signaux d’un éventuel retour en politique en France.
En 2022, il concrétise cette tentative de retour, en briguant un mandat de député de la cinquième circonscription des Français de l’étranger. Et non dans l’Essonne, où il avait pourtant été élu à quatre reprises, car cela « n’avait pas de sens. J’avais passé la main », déclarait-il pour se justifier. Le sort des urnes ne lui a pas été plus favorable : Manuel Valls a été éliminé dès le premier tour, mais n’a pas manqué d’appeler à faire barrage, au deuxième tour, contre le candidat de l’alliance de gauche, la Nupes.