Dans la capitale, la baisse de la vitesse sur le périphérique a permis de diminuer les embouteillages et le nombre d’accidents, selon une étude publiée par l’Atelier parisien d’urbanisme.
Cependant, il est encore impossible de savoir si cela a permis une amélioration de la qualité de l’air.
Depuis le mois d’octobre, cet axe majeur est limité à 50 km/h, au lieu de 70 km/h auparavant.
Malgré la fronde des automobilistes, le passage du périphérique parisien à 50 km/h semble faire ses preuves. L’Atelier parisien d’urbanisme (nouvelle fenêtre) (Apur) vient de publier une étude mesurant l’impact de la mesure généralisée depuis le 10 octobre, à la fois sur le trafic et sur les nuisances que subissent les riverains. Si les données ne sont pas définitives, elles montrent déjà d’importantes évolutions sur un an.
Des accidents de moins en moins nombreux
Premier enseignement : le « débit de véhicules » est « quasiment égal entre les mois d’octobre-novembre 2023 et 2024 ». Autrement dit, le trafic est resté stable avec une baisse de seulement 2%. Pourtant, les embouteillages ont, eux, nettement diminué. En novembre 2023, 221 heures de « congestion », c’est-à-dire de « taux d’occupation de la voie supérieur à 40% », ont été enregistrés. Un an plus tard, ce chiffre a chuté à 189 heures.
La limitation à 50 km/h semble bien respectée : la vitesse moyenne a notamment été réduite de 17% la nuit, passant de 60,9 km/h à 50,5 km/h. Des données qui peuvent expliquer la baisse notable du nombre d’accidents : « 298 accidents en octobre-novembre 2024 contre 369 en 2023 », écrivent les auteurs du rapport.
Les experts prudents sur l’amélioration de la qualité de l’air
Pour justifier l’abaissement de la vitesse, la maire de Paris Anne Hidalgo mettait en avant une « mesure de santé publique », permettant d’améliorer la qualité de l’air aux abords de l’axe le plus fréquenté d’Europe. Mais les chiffres révélés par l’Apur et AirParif ne permettent pas encore de se réjouir, notamment concernant le dioxyde d’azote (NO2), un gaz émis par les véhicules thermiques mais nocif pour les poumons : « Avec 42,8 μg/m3 de concentration de NO2 en octobre 2024, la qualité de l’air n’est pas encore en deçà de la valeur limite de la directive européenne mais elle s’améliore. En effet, la concentration de NO2
était de 50,3 μg/m3 en octobre 2023. »
La concentration de particules fines a, elle aussi, baissé mais les prélèvements effectués ne permettent pas d’attribuer cette bonne nouvelle uniquement au passage à 50 km/h, tempère l’Apur. En revanche, les Franciliens habitant proches du périphérique ont dû mieux dormir ces derniers mois. Les nuisances sonores sont en baisse la nuit (-3 dB(A)), selon Bruitparif, l’Observatoire régional du bruit en Île-de-France, qui partage ses conclusions dans la même étude.
L’annonce unilatérale de cette mesure par la mairie de Paris avait provoqué une bronca chez les automobilistes. Le ministre des Transports François Durovray, démissionnaire depuis, avait également exprimé sa réticence. Reste à savoir si les chiffres dévoilés en ce mois de décembre font changer d’avis les plus récalcitrants.