- Emmanuel Macron a annoncé, samedi 7 juin, vouloir « limiter l’activité » des chaluts de fond dans certaines zones des aires marines protégées (AMP).
- Cette technique de pêche, peu sélective et gourmande en carburant, est dans le viseur des ONG pour son impact destructeur sur les habitats marins.
- Une nouvelle cartographie, ayant « fait l’objet d’un consensus », fruit du travail entre scientifiques et pêcheurs, sera prochainement présentée.
Des fonds marins raclés pour pouvoir pêcher plus de poissons. Emmanuel Macron a annoncé, samedi 7 juin, vouloir « limiter l’activité »
des chaluts de fond, dont l’impact environnemental est décrié par les ONG, dans certaines zones des aires marines protégées (AMP).
« Il y a des endroits où il faut limiter leur activité, qui en raclant le fond, vient perturber la biodiversité et des écosystèmes qu’il faut apprendre à protéger »
, a déclaré le chef de l’État, au cours d’un entretien avec plusieurs quotidiens de la presse régionale, dont Ouest-France
(nouvelle fenêtre), publié à deux jours du sommet de Nice sur les océans.
Une technique de pêche décriée
Un travail « très précis »
avec des scientifiques et les pêcheurs a été réalisé pour aboutir à une « cartographie qui fait l’objet d’un consensus »
, et qui sera présentée par la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a ajouté Emmanuel Macron, appelant à ne pas « stigmatiser »
les pêcheurs, « des hommes et des femmes qui travaillent dur »
.
Technique de pêche peu sélective et gourmande en carburant, le chalutage de fond est dans le collimateur des ONG qui dénoncent son impact destructeur sur les habitats marins. Ces dernières demandent ainsi son interdiction dans l’ensemble des aires marines protégées (AMP).
Objectif 10% au 1ᵉʳ janvier 2026
L’Union européenne a présenté, jeudi 5 juin, sa stratégie pour mieux protéger les océans, qui s’en tient à une simple recommandation de mettre fin à cette pratique de pêche à l’horizon 2030 dans les aires protégées. À ce jour, 33% des eaux françaises sont couvertes par au moins une AMP, mais la plupart d’entre elles autorisent toutes les pratiques.
Emmanuel Macron a annoncé un renforcement de la protection de ces AMP dans des « zones qui ont fait l’objet d’un consensus »
, citant par exemple Port-Cros dans le Var, les Calanques près de Marseille, la Corse ou la façade Atlantique. Avec ce renforcement de la protection, la France atteindra l’objectif européen de placer sous protection forte 10% de son domaine maritime « dès le 1ᵉʳ janvier 2026 »
, avec quatre ans d’avance sur le délai fixé, a-t-il assuré.
Les zones sous protection haute ou intégrale, le niveau le plus strict, plafonnent à 2,6% du domaine maritime français, chutant même à moins de 0,1% en métropole. La France a en outre défini un régime juridique de la « protection forte »
critiqué par les ONG car non aligné sur les définitions internationales de l’Union européenne ou de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).