Ukraine, sujets de société, retraites, finances publiques… Emmanuel Macron a rendez-vous avec les Français dans une émission grand format mardi 13 mai au soir sur TF1. Le chef de l’Etat répondra durant deux heures, à partir de 20 h 10, aux questions du présentateur, Gilles Bouleau, de personnalités issues de la société civile – influenceur, chef d’entreprise, leader syndicale, jeune journaliste engagée sur les sujets environnementaux, maire – et de Français dans « Emmanuel Macron – Les défis de la France ».
Le président sera entouré par 100 m² d’écrans sur lesquels interviendront la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, sur la réforme des retraites, le youtubeur Tibo InShape sur le sport à l’école, le journaliste, Charles Biétry, atteint de la maladie de Charcot, sur la fin de vie, Cécile Duflot, directrice de l’ONG de lutte contre les inégalités Oxfam, sur une éventuelle taxe sur l’héritage. Une haltérophile l’interpellera sur le port du voile, précise encore TF1 sur son site Internet. De même que la journaliste Salomé Saqué, sur l’environnement et le maire de Béziers, Robert Ménard, sur la sécurité.
Les téléspectateurs « pourront envoyer en amont leurs questions sur le site, l’application et les réseaux sociaux TF1 INFO et via TF1 + », a précisé TF1, qui révélera à cette occasion une étude IFOP « sur l’état d’esprit et le moral des Français ».
Emmanuel Macron entend ainsi montrer qu’il a repris la main et qu’il est de nouveau incontournable dans le champ politique intérieur, quand son premier ministre, François Bayrou, paraît de plus en plus éclipsé.
Tentation du référendum
Ce rendez-vous télévisé intervient après une semaine très européenne pour le président, entre une grande conférence pour attirer les chercheurs (notamment américains), le 5 mai, et une rencontre avec le nouveau chancelier allemand, Friedrich Merz, le 7 mai. Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, Emmanuel Macron se pose de nouveau en chef de file des Européens, notamment sur l’Ukraine où il s’est rendu samedi, au côté des dirigeants allemand, britannique et polonais. Des gains politiques qu’il espère faire fructifier à domicile, après avoir atteint à l’automne 2024 des records d’impopularité, dans le sillage de la dissolution ratée de juin.
Franchira-t-il cette fois le Rubicon du référendum, une tentation souvent exprimée depuis 2017 mais jamais suivie d’effet ? Une tentation d’autant plus grande que le gouvernement n’a plus de majorité à l’Assemblée. Le chef de l’Etat avait annoncé, lors de ses vœux pour l’année 2025, que les Français seraient amenés à « trancher » sur des sujets déterminants.
Emmanuel Macron songerait à plusieurs questions simultanées, sur des thèmes variés, pour dépassionner le recours à cet outil qu’aucun président n’a osé dégainer depuis 2005 et la victoire du non sur la Constitution européenne. Temps d’écran des enfants, fin de vie, réforme territoriale, immigration… les spéculations vont bon train sur les sujets possibles, et leur faisabilité, alors que l’exercice reste très encadré.
Selon l’article 11 de la Constitution, les électeurs doivent se prononcer pour ou contre un projet de loi portant sur « l’organisation des pouvoirs publics », des « réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale » ou « tendant à autoriser la ratification d’un traité ».