- Lors d’une conférence de presse à Nice, le président de la République a affirmé ce lundi que son « souhait » était « qu’il n’y ait pas d’autre dissolution » de l’Assemblée nationale, un an après la précédente.
- S’il « assume » sa décision du 9 juin 2024, Emmanuel Macron a admis qu’elle n’avait pas été « comprise ».
- Il n’a toutefois pas exclu totalement une nouvelle dissolution.
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Il y a un an, Macron annonçait la dissolution
Il y a un an jour pour jour, le 9 juin 2024, Emmanuel Macron devenait le quatrième président de la Vᵉ République à dissoudre l’Assemblée nationale. À la surprise générale, le chef de l’État convoquait alors des élections législatives anticipées à la suite de la déroute du camp présidentiel aux élections européennes, marquées par la victoire du Rassemblement national.
Aujourd’hui, envisage-t-il de provoquer un nouveau séisme politique d’ici à la fin de son second mandat en 2027 ? « Mon souhait, c’est qu’il n’y ait pas d’autre dissolution »
, a-t-il affirmé ce lundi, lors d’une conférence de presse depuis Nice (Alpes-Maritimes), où se tient la Conférence de l’ONU sur les océans.
Une décision qui n’a pas « permis de clarifier les choses »
S’il a « assumé »
sa décision du 9 juin 2024, le président de la République a reconnu à nouveau qu’elle n’avait pas été « comprise »
par les Français et qu’elle n’avait pas « permis de clarifier les choses »
. Mais il a balayé les « reproches »
d’« immobilisme »
. « C’est aux formations politiques »
et au « gouvernement »
de « faire avancer le pays »
, a-t-il souligné.
« Ce serait un peu facile de reprocher au président de la République le vote des Français et l’immobilisme des formations politiques, dont certaines ont expliqué que le président avait trop de pouvoir »
, a-t-il ensuite lancé, ajoutant que « dans toutes les démocraties autour de nous, les formations politiques qui n’ont pas de majorité apprennent à travailler ensemble pour bâtir de l’action ». « C’est ça qu’on doit faire »
, a jugé Emmanuel Macron.
Manifestant une fois de plus, comme à plusieurs reprises ces derniers jours, un certain agacement face aux décisions prises par le gouvernement et/ou le Parlement, il a estimé que « la solution pour le pays »
n’était « en tout cas pas de détricoter les choses, ni de détricoter l’écologie, ni de détricoter l’économie »
. Il en a profité pour vanter son bilan à la tête du pays depuis huit ans.
Pas de dissolution à l’horizon, sauf si…
Si le président a assuré qu’il ne souhaitait pas qu’il y ait une nouvelle dissolution – en avril dernier, il martelait qu’il ne l’avait jamais envisagée (nouvelle fenêtre), en réponse à un article de Bloomberg (nouvelle fenêtre) qui affirmait le contraire –, il ne l’a cette fois pas exclue complètement et semble laisser une porte ouverte. « Mon habitude n’est pas de me priver d’un pouvoir constitutionnel, parce que si des formations politiques décidaient d’avoir une approche totalement irresponsable et bloquer le pays, peut-être me retrouverais-je dans une situation où je dois utiliser la Constitution »
, a-t-il en effet déclaré.
« Mon souhait, c’est que ce Parlement qui correspond d’ailleurs à l’état du pays et de ses sensibilités trouve le chemin d’une action utile pour le pays aux côtés du gouvernement »
, a-t-il nuancé. Selon un sondage Ifop pour LCI publié vendredi, 41% des Français sont favorables à une nouvelle dissolution dans les prochains mois. Mais ils sont 70% à estimer qu’Emmanuel Macron ne le fera pas.