Emmanuel Macron s’est dit prêt, vendredi 28 mars, à recevoir le président intérimaire syrien, Ahmed Al-Charaa, si le gouvernement syrien s’ouvre à toute la société civile et s’engage à assurer la sécurité pour permettre un retour des réfugiés syriens.
« Un gouvernement qui prenne en compte toutes les composantes de la société civile syrienne, la lutte très claire et ferme contre le terrorisme et le retour des réfugiés sont trois éléments sur lesquels la transition sera jugée », a déclaré le président de la République lors d’une conférence de presse commune avec le nouveau président libanais, Joseph Aoun.
« En fonction des évolutions des prochaines semaines, nous sommes tout à fait prêts à poursuivre ce dialogue et à recevoir le président de la transition. Les prochaines semaines seront déterminantes pour vérifier cela. Mais les discussions que nous avons eues jusqu’alors sont tout à fait positives », a-t-il ajouté.
Les présidents français et libanais venaient de s’entretenir en visioconférence avec M. Al-Charaa ainsi que les dirigeants de Chypre et de Grèce, avec qui ils ont abordé la question du retour des réfugiés syriens. Cette question « est essentielle pour un pays comme le Liban, mais aussi pour toute la sous-région », a justifié M. Macron.
« Le préalable à un retour, c’est d’avoir une représentation politique qui prend en compte la totalité de la société civile dans toutes ses composantes. C’est l’engagement qu’a pris le président et ce sont normalement les annonces qu’il fera demain [samedi] », a précisé M. Macron.
« C’est aussi d’assurer la sécurité de tous les Syriens sur leur sol », a-t-il ajouté en plaidant pour « une mobilisation de la communauté internationale » et travailler à « un cadre de retour » des réfugiés stable, y compris sur le plan socio-économique.
La transition reste difficile en Syrie après la prise du pouvoir par une coalition dirigée par M. Al-Charaa, qui a mis fin à plus d’un demi-siècle de règne sans partage du clan Assad. Des massacres ont été commis ces dernières semaines dans l’ouest du pays, visant essentiellement des membres de la communauté alaouite.