L’événement était prévu de longue date, mais il est tentant d’y voir un symbole. Vendredi 26 septembre au matin, le PDG de la RATP, Jean Castex, était aux ateliers de La Villette, à Paris, seul point de connexion entre le métro et les rails de la SNCF. Au côté de la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, et du directeur général d’Alstom, Henri Poupart-Lafarge, Jean Castex accueillait la première rame de série de la ligne 10 du métro qui entrera en service commercial le 16 octobre. Quelques heures plus tard, l’Elysée a confirmé ce que plus personne n’ignorait : l’ancien premier ministre est nommé à la tête de la SNCF, comme successeur de Jean-Pierre Farandou.
Devenu PDG en 2019, le cheminot Farandou – il est entré à la SNCF en 1981 – avait été sèchement remercié au printemps 2024 après qu’il eut conclu un accord sur les fins de carrière, perçu par l’exécutif comme une manière de contourner la réforme des retraites, très contestée au sein des cheminots, qui venait d’être adoptée. Mais les Jeux olympiques de Paris approchant, il lui a été demandé de poursuivre quelques mois pour passer cet été stratégique pour l’image de la France et de ses transports. La dissolution de l’Assemblée nationale, en juin 2024, et l’interminable instabilité politique qui s’ensuivirent l’on contraint à assurer son propre intérim, alors que Bruno Le Maire, le ministre de l’économie qui a voulu son scalp, est reparti vers des activités plus confidentielles.
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