Le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, a qualifié, jeudi 6 mars, son homologue russe, Vladimir Poutine, d’« impérialiste révisionniste » après que le président russe l’eut indirectement comparé à Napoléon.
« Napoléon menait des conquêtes. La seule puissance impériale que je vois aujourd’hui en Europe s’appelle la Russie », a déclaré M. Macron devant la presse à l’issue d’un sommet européen à Bruxelles. « [Vladimir Poutine] est un impérialiste révisionniste de l’histoire et de l’identité des peuples », a-t-il ajouté.
Insistant sur un « contresens historique », Emmanuel Macron a estimé que le président russe avait « sans doute » été « piqué du fait que [l’Europe avait] démasqué son jeu ». Il a ainsi assuré que Moscou voulait un cessez-le-feu en Ukraine dans le cadre de ses pourparlers avec les Etats-Unis de Donald Trump non pas pour « la paix durable » mais « pour mieux reprendre la guerre ».
Patriotisme russe
Le président russe, Vladimir Poutine, a regretté jeudi qu’il « existe encore des gens qui veulent retourner au temps de Napoléon, en oubliant comment ça s’est terminé », dans une pique apparemment adressée à Emmanuel Macron, dont le discours mercredi soir a été qualifié de « menace » par la Russie.
Lors d’une allocution solennelle sur l’Ukraine et la défense européenne, le chef de l’Etat français s’était dit prêt à des discussions sur une protection de l’Europe par le parapluie nucléaire français et a accusé la Russie de vouloir que la guerre continue.
L’empereur Napoléon Bonaparte avait envahi l’Empire russe en 1812, prenant Moscou, mais sa campagne s’était conclue par une retraite désastreuse et, finalement, une victoire russe. Le personnage de Napoléon et sa campagne de Russie, avec Moscou en proie aux flammes, sont fréquemment invoqués pour renforcer le patriotisme russe.
Jeudi, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a, lui, fait un parallèle entre Emmanuel Macron et Hitler et Napoléon. « Contrairement à ses prédécesseurs, qui voulaient eux aussi entrer en guerre avec la Russie – Napoléon, Hitler –, M. Macron n’agit pas avec beaucoup de finesse », a déclaré le ministre des affaires étrangères au cours d’une conférence de presse. Et de poursuivre : « Parce que eux disaient franchement : “Nous devons conquérir la Russie, nous devons vaincre la Russie.” Et lui [Emmanuel Macron], apparemment, veut la même chose (…), mais il dit qu’il est nécessaire d’entrer en guerre avec la Russie [parce qu’elle] crée des menaces pour la France et l’Europe. »