Après avoir œuvré pendant vingt ans à la direction artistique de l’abbaye royale Notre-Dame de Fontevraud (Maine-et-Loire), Emmanuel Morin, âgé de 54 ans, a pris en août la tête du château troglodytique de La Roche-Guyon (Val-d’Oise), adossé à la falaise de craie, classé monument historique. L’ancien plasticien et scénographe entend associer création contemporaine, design, littérature et jardin. Edifiée entre les XIIe et XVIIIe siècles, la demeure reste la propriété de la famille La Rochefoucauld, qui continue d’y habiter, au deuxième étage. Ouverte au public depuis 1994, elle est gérée, depuis 2003, par un établissement public réunissant l’Etat, le département du Val-d’Oise, le parc naturel régional du Vexin français et la commune de La Roche-Guyon.
Pourquoi prenez-vous la direction du château de La Roche-Guyon ?
J’ai passé vingt ans à la direction de l’abbaye de Fontevraud. Je me suis attaché au lieu, le plus grand monastère d’Europe, et n’ai jamais eu le sentiment de tourner en rond, y faisant venir de nombreux artistes. Mais, aujourd’hui, j’ai envie d’une autre histoire à écrire. Et ce château, comme l’abbaye, a une âme que n’ont pas les centres d’art. C’est un millefeuille historique qui n’est pas sans points communs avec Fontevraud. L’un est en bord de Loire, l’autre en bord de Seine. Les deux lieux portent l’empreinte du XXe siècle : Fontevraud a été un centre pénitentiaire, tandis que le château de La Roche-Guyon a été le quartier général du maréchal Rommel sous l’Occupation. Enfin, les deux communes sont labellisées Les Plus Beaux Villages de France. Adossé à la falaise, avec ses couleurs blondes, le château de La Roche-Guyon, c’est un peu le Pétra du Val-d’Oise !
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