Lanceur d’alerte
Emmanuel Pilloy, président du Relais, acteur phare de la collecte et du tri textile en France, a réussi son coup médiatique. Pour alerter sur sa situation financière, le réseau, présent partout en France, a interrompu ses collectes et déversé des milliers de tonnes de vêtements devant des magasins Decathlon ou Kiabi, les 15 et 16 juillet. Emmanuel Pilloy réclamait une hausse de la contribution versée au Relais par Refashion, l’éco-organisme chargé, en vertu du principe du « pollueur- payeur », de prélever auprès des fabricants un montant sur chaque article vendu pour financer le recyclage. Le 18 juillet, le ministère de la transition écologique, en accord avec Refashion, a revalorisé à 49 millions d’euros la contribution reversée à la filière du recyclage, initialement fixée à 33 millions d’euros pour l’année 2025. Pour 2026, elle devrait encore être revue à la hausse, atteignant 57 millions d’euros.
Le goût du recyclage
Né dans le Pas-de-Calais, Emmanuel Pilloy, 57 ans, intègre Le Relais en 1999. Après des études d’ingénieur dont il sort diplômé en génie civil et huit ans à travailler dans l’informatique, il change de métier. « J’avais envie de me rendre utile, un ami travaillait au Relais, je l’ai rejoint… et je ne suis jamais parti », raconte-t-il. Déjà pendant ses études à Lille, il s’impliquait dans une association de récupération et de tri du papier : « J’avais déjà un petit goût pour le recyclage et l’environnement. » Il est aujourd’hui à la tête du premier acteur de la collecte et du tri textile en France. « Quatre cent mille tonnes vont encore dans les poubelles et ça sera 120 000 tonnes supplémentaires si nous [Le Relais] disparaissons », alerte Emmanuel Pilloy.
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